dimanche 16 janvier 2022

She's All That (Robert Iscove, 1999)

Pas besoin d'enlever ses lunettes pour voir que She's all That ne retrouvera pas les standards des Teen Movies de John Hughes. Il y a bien une petite fille pauvre et un beau gosse UMC mais dieu que Pretty In Pink et Molly Ringwald sont loin. En 15 ans, on est passé d' Andie, une teenager indépendante créant elle-même son look et refusant de se conformer aux desideratas vestimentaires de son beau à Laney (Rachael Leigh Cook), un bas bleu pontifiant qui s'émeut du sort de l'océan mais accepte d'être totalement relooké par la soeur de son prétendant (Anna Paquin, à des années-lumières des plages néozélandaises de The Piano). Laney, pourtant une future étudiante aux beaux arts (si on suit le scénario) qu'on imaginerait un tant soi peu indépendante, accepte d'abandonner ses lunettes et de mettre des lentilles de contact juste pour plaire à Zach (Freddie Prinz Jr). Ce cliché qui veut qu'une fille doit fatalement retirer ses binocles pour être acceptable, quelle calamité! Et le film ne se remet jamais complètement de ce péché originel. Sans être forcément un boutefeu du néoféminisme, on peut quand même tiquer un peu de voir le personnage féminin être incapable de s'affirmer et même devenir populaire sans qu'un garçon ne vienne lui donner un coup de pouce. Le malaise est là, qui ne sera jamais vraiment dissipé, quand bien même Laney ne deviendra finalement pas Prom Queen. Alors pourquoi reste-t-on malgré tout jusqu'au bout de ce très oubliable petit film. Le charme de quelques seconds rôles (Anna Paquin (déjà cité), Jody Lynn O'Keefe (dans le rôle d'une adorable pimbêche) et enfin et surtout Kevin Pollack (le très attachant père de Laney, aussi compréhensif qu'il peut être nul en jeux télé). Et puis aussi les dialogues, parfois assez mordants et bien écrits, et quelques idées de mise en scène étonnantes(comme Zach entrant dans le point de vue de Taylor, dans la séquence du Spring Break).

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