tag:blogger.com,1999:blog-44233998922409001892023-11-16T02:35:59.882-08:00Un soir, un planEric Aussudrehttp://www.blogger.com/profile/02937281154197288747noreply@blogger.comBlogger40125tag:blogger.com,1999:blog-4423399892240900189.post-9157894491047329052022-01-16T07:28:00.002-08:002022-01-16T09:15:03.395-08:00She's All That (Robert Iscove, 1999)<span style="font-family: verdana;">Pas besoin d'enlever ses lunettes pour voir que <i>She's all That</i> ne
retrouvera pas les standards des Teen Movies de John Hughes. Il y a bien une
petite fille pauvre et un beau gosse UMC mais dieu que <i>Pretty In Pink</i> et
Molly Ringwald sont loin. En 15 ans, on est passé d' Andie, une teenager
indépendante créant elle-même son look et refusant de se conformer aux
desideratas vestimentaires de son <i>beau</i> à Laney (Rachael Leigh Cook), un
bas bleu pontifiant qui s'émeut du sort de l'océan mais accepte d'être
totalement relooké par la soeur de son prétendant (Anna Paquin, à des
années-lumières des plages néozélandaises de The Piano). Laney, pourtant une
future étudiante aux beaux arts (si on suit le scénario) qu'on imaginerait un
tant soi peu indépendante, accepte d'abandonner ses lunettes et de mettre des
lentilles de contact juste pour plaire à Zach (Freddie Prinz Jr). Ce cliché qui
veut qu'une fille doit fatalement retirer ses binocles pour être acceptable,
quelle calamité! Et le film ne se remet jamais complètement de ce péché
originel. Sans être forcément un boutefeu du néoféminisme, on peut quand même
tiquer un peu de voir le personnage féminin être incapable de s'affirmer et même
devenir populaire sans qu'un garçon ne vienne lui donner un coup de pouce. Le
malaise est là, qui ne sera jamais vraiment dissipé, quand bien même Laney ne
deviendra finalement pas <i>Prom Queen</i>. Alors pourquoi reste-t-on malgré
tout jusqu'au bout de ce très oubliable petit film. Le charme de quelques
seconds rôles (Anna Paquin (déjà cité), Jody Lynn O'Keefe (dans le rôle d'une
adorable pimbêche) et enfin et surtout Kevin Pollack (le très attachant père de
Laney, aussi compréhensif qu'il peut être nul en jeux télé). Et puis aussi les
dialogues, parfois assez mordants et bien écrits, et quelques idées de mise en
scène étonnantes(comme Zach entrant dans le point de vue de Taylor, dans la
séquence du Spring Break).
</span><div class="separator" style="clear: both;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEg0Ms_oQ5efxm_kmThYMO31-Nyiz1eCaxYiHtLwGrSGDm8QXw7VNvIBz6_KmSd7RVN7Bl2-NFwiToYmMz9ljjSNFsaIS326hL2hpppnO5Dupc2vXZcbwbjS7JLJpKEr8N8ZoEJXVocF75H9qvXNIX-euc1I_bmPUYUPY3Xos-RyIN2zeFDR5oSvdAdz9g=s1920" style="display: block; padding: 1em 0px; text-align: center;"><img alt="" border="0" data-original-height="1040" data-original-width="1920" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEg0Ms_oQ5efxm_kmThYMO31-Nyiz1eCaxYiHtLwGrSGDm8QXw7VNvIBz6_KmSd7RVN7Bl2-NFwiToYmMz9ljjSNFsaIS326hL2hpppnO5Dupc2vXZcbwbjS7JLJpKEr8N8ZoEJXVocF75H9qvXNIX-euc1I_bmPUYUPY3Xos-RyIN2zeFDR5oSvdAdz9g=s320" width="320" /></a>
</div>
Eric Aussudrehttp://www.blogger.com/profile/02937281154197288747noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4423399892240900189.post-82884723041155053582019-11-18T02:05:00.002-08:002019-11-18T06:31:36.170-08:00Ténèbres (1982, Dario Argento)<div align="center" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: medium;"><b><br /></b></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<br clear="left" />
<br /></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiqyE07jw-5PBMF-EZbDNBI5RoRdutK7yPKp0UKxti6mZKwR9FjzWROoVOXnUL7S6GxprilsxD1vp-lUYlIY19dCIteF6fFS0NcPOfGvxD_vzzNwmvcOGLS3WSV-c10UwWMastX3YU1iGaH/s1600/vlcsnap-2019-05-08-15h37m39s978.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="576" data-original-width="1024" height="180" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiqyE07jw-5PBMF-EZbDNBI5RoRdutK7yPKp0UKxti6mZKwR9FjzWROoVOXnUL7S6GxprilsxD1vp-lUYlIY19dCIteF6fFS0NcPOfGvxD_vzzNwmvcOGLS3WSV-c10UwWMastX3YU1iGaH/s320/vlcsnap-2019-05-08-15h37m39s978.png" width="320" /></a></div>
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: small;">On était prévenus,
on ne nous avait pas pris par surprise, le pré-générique de
<i>Ténèbres </i>avait mis les points sur les i : le livre est
un objet létal. Un homme lit à haute voix en s’aidant de sa main
gantée de noir. Certains mots font plus impression que les autres :
torture, tabou, humiliation... A l’arrière-plan, des flammes
crépitent rythmant la lecture du narrateur dont la voix cesse après
l’énoncé du mot-majuscule : OMICIDIO. Le spectateur est
averti : L’Enfer attend ceux qui prennent les livres pour
argent comptant. Et surtout celles d’ailleurs. Plus sûrement un
objet porte-malheur qu’un viatique. Elles seront punies, celles
qui, pour accéder à la connaissance, ne pourront se passer de lire.
</span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: small;">Elsa, (Ania Pieroni,
à mi-chemin entre Stefania Sandrelli (pour la sensualité indomptée)
et Clio Goldsmith (pour le menton)), dissimulée derrière une rangée
de parfums Hermès (le dieu des voleurs mais aussi signe
avant-coureur, le conducteur des âmes aux enfers), s’apprête à
voler le dernier best-seller de Peter Neal, <i>Tenebrae</i>. Moment
délectable (mais on était en 1982, pas en 2019) qui fait du livre
un objet plus désirable qu’un parfum, une robe ou du nécessaire
de maquillage.</span><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: small;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiRrOnns3HjgN6qI-XUffxjE0MfulUhXmTQDFsiTyNw60yW4GpkAk_6yMVPSYjfaDsZtjbXCIWEuMyUCwyVK7XPrACvUNII67p6bFVp9hIy8ar6AGvzi1GTxVWbGWvTCIrLKBlYKq9JjuvB/s1600/vlcsnap-2019-05-12-14h46m29s954.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="576" data-original-width="1024" height="180" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiRrOnns3HjgN6qI-XUffxjE0MfulUhXmTQDFsiTyNw60yW4GpkAk_6yMVPSYjfaDsZtjbXCIWEuMyUCwyVK7XPrACvUNII67p6bFVp9hIy8ar6AGvzi1GTxVWbGWvTCIrLKBlYKq9JjuvB/s320/vlcsnap-2019-05-12-14h46m29s954.png" width="320" /></a></span></div>
</div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: small;">Elle le met
discrètement dans son sac à main quand un vigile, ayant repéré
son manège, la saisit en flagrant délit de vol. Avertissement sans
frais puisque après avoir promis un rendez-vous galant au cerbère,
la belle voleuse à l’étalage est libre de rentrer chez elle.
Mais, comme Eve après avoir croqué la pomme et découvert avec la
connaissance l’amertume, le retour d’Elsa à son domicile n’est
pas une balade dans le jardin d’Eden. La ville est désertée à
l’exception d’enfants rentrant sagement de l’école. Parce
qu’elle est libre (elle monte à moto avec qui elle veut), parce
qu’elle vit seule, Elsa est la cible de tous, conformistes (la
vieille femme derrière son rideau) comme détraqués (le
clochard-satyre qui la poursuit de ses assiduités). La gentille
ménagère qui lui sert de voisine, elle, ne risque rien. Elle est
bien trop occupée avec son linge pour susciter la concupiscence des
mâles malfaisants. Alors qu’Elsa a tout pour éveiller des désirs
incontrôlables. Et si elle tombe si précocement, c’est bien
justement parce qu’elle sait tout cela. La connaissance est une
dépravation et le tueur ne s’y trompe pas qui l’étouffe en lui
faisant ingurgiter de force des pages de <i>Tenebrae</i>. C’est le
livre qu’elle a voulu dérober aux hommes qui va l’asphyxier.
Doivent mourir celles qui ont accaparé ce qui leur était interdit.
Car Elsa n’est que la première d’une longue liste de victimes,
avatars sacrificiels de l’Eve éternelle. Tilde, qui voit juste
dans la misogynie de Peter, périra tout comme Maria, punie pour
avoir trop voulu fouiner et Eva, Vénus à peine sortie des eaux et
immédiatement occise par des mâles sans têtes.</span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: small;">En disant cela, en
le montrant, certes à sa façon tordue et ambiguë peut-être, Dario
Argento se place du côté des femmes. C’est tout le paradoxe d’un
réalisateur à qui on a si souvent reproché de tuer autant de
femmes dans son œuvre. Mais comme il l’a toujours affirmé :
« S<i>i je tue plus de femmes dans mes films, c'est que je les
aime davantage </i>». Et Ténèbres ne fait pas exception qui
nous fait entendre cette vérité si difficile à entendre et plus
féministe qu’il n’y parait: c’est parce que les hommes ne
veulent pas que les femmes soient libres qu’ils les tuent</span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: small;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj3WWbMjcv5dcjmWe_Jbp6CbGHC8zU1tEE5ESY9btfTpBo9Ao0lgEMn3vjTAzz6FITGQkhyphenhyphenWFsDZlvCOAtztR4bs1yePUouijOIBixryjKfmxvEpp7kGYbGgiixKS6J8lu3sh3JNQqeP1Jn/s1600/vlcsnap-2019-05-08-15h58m33s325.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="576" data-original-width="1024" height="180" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj3WWbMjcv5dcjmWe_Jbp6CbGHC8zU1tEE5ESY9btfTpBo9Ao0lgEMn3vjTAzz6FITGQkhyphenhyphenWFsDZlvCOAtztR4bs1yePUouijOIBixryjKfmxvEpp7kGYbGgiixKS6J8lu3sh3JNQqeP1Jn/s320/vlcsnap-2019-05-08-15h58m33s325.png" width="320" /></a></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: small;"><br /></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif; font-size: small;"><i>Cet article a été préalablement publié dans la revue Abordages. </i></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: small;"><br /></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
Eric Aussudrehttp://www.blogger.com/profile/02937281154197288747noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4423399892240900189.post-25284139168647823262016-03-27T10:29:00.002-07:002016-04-07T12:06:51.117-07:00Riding in Cars with Boys (2001, Penny Marshall)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgFahbR0K8d0CaumXA6jiJyW0U05GwAUSCg8qUr_bq-B-ghj1WZEfAe0MCV9B62swvyIOWrW6yckC8a1wnPyzmLxhq6VW54nHKMRjzPNw3sSRKMD6lV1rc4wWKGdUx91m4nL4JanMQqiUcE/s1600/riding-in-cars-with-boys-movie-poster-2001-1020211286.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgFahbR0K8d0CaumXA6jiJyW0U05GwAUSCg8qUr_bq-B-ghj1WZEfAe0MCV9B62swvyIOWrW6yckC8a1wnPyzmLxhq6VW54nHKMRjzPNw3sSRKMD6lV1rc4wWKGdUx91m4nL4JanMQqiUcE/s320/riding-in-cars-with-boys-movie-poster-2001-1020211286.jpg" width="212" /></a></div>
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif;">Éliminons d'emblée ce qui chagrine dans ce très joli film pour ne plus avoir à y revenir par la suite : une bande-son qui oscille entre les ponts-aux-ânes de la nostalgie <i>sixties</i> et une partition de Hans Zimmer au kilomètre tout en saccharose, une première partie assez empruntée où les vicissitudes amoureuses de la jeune Beverly nous laissent de marbre (on doit en partie cette absence d'empathie au jeu de Drew Barrymore qui force un peu sur le côté gourgandine et qui, avec son drôle de fichu paraît presque tarte (oui, notre Drew, un comble!)). Et puis l'enfant paraît et tout change. On retrouve alors toutes les qualités qui nous avaient tant comblé dans les autres productions de James L. Brooks (<a href="http://unsoirunplan.blogspot.fr/2013/09/terms-of-endearment-james-lbrooks-1982.html"><i>Terms of Endearment</i></a>, <i>As Good as It Gets</i> et plus récemment <a href="https://filmsnonutc.wordpress.com/category/james-l-brooks/"><i>How Do You Know</i></a>) : justesse du propos, finesse des situations, qualité d'écriture, distance vis-à-vis des convention hollywoodiennes.</span><br />
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif;"><i>Ecarts de Conduite</i> (titre français réussi, il faut le souligner), adapte le roman autobiographique de Beverly Donofrio (qui s'est énormément impliquée dans le tournage) qui voit les rêves d'ascension sociale d'une adolescente brisés net par une grossesse et le mariage subséquent. Confrontée à un mari négligent, immature et héroïnomane, Beverly s'étiole et désespère, coincée dans une vie médiocre avec un enfant qu'elle voit comme une véritable entrave. Énoncé ainsi, le film fait peu envie, donnant le la d'une énième chronique misérabiliste. Sauf que le film est bien plus subtil que ça. D'abord parce que Jason (le fils de Beverly) n'est pas la victime toute désignée de l'incurie de son père et de la frustration de sa mère : c'est un petit garçon attachant, bien décidé à trouver sa place au milieu d'adultes guère réceptifs, ensuite parce que Beverly va finir par tirer de son expérience douloureuse suffisamment de matière pour écrire le livre qui donnera une raison d'être à sa vie (c'est sans doute cette partie-là qui rattache le plus ce film au très beau <i>Knocked Up</i> de Judd Appatow) et enfin et surtout parce que le film a l'immense mérite de laisser une chance à Ray (merveilleux Steve Zahn), le père de Jason et mari paumé de Beverly, de l'éloigner de tout ce qui pourrait ressembler à une caricature. Et notamment lors de la dernière rencontre père-fils, provoquée par Beverly afin d'avoir la jouissance des droits de son livre sans que son ex-mari réclame des dommages et intérêts. Celui-ci, sous l'influence d'une virago décatie fait mine de s'y opposer. Mais lorsqu'il sort de son minable bungalow pour dire adieu à Jason, il lui refile en loucedé l'accord signé et chiffonné et une dent de lait qu'il avait toujours conservée avec lui. Pas d'attendrissement, pas de cordes mélodramatiques, juste la porte du bungalow qui se referme et Jason, seul avec sa dent de lait, armé désormais pour devenir adulte avec cette certitude que son père n'a jamais cessé de penser à lui.</span><br />
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif;">Sorti en plein traumatisme post 9/11, le film fut un relatif échec commercial et à ce jour la dernière réalisation de Penny Marshall. En France, où la <i>Low Middle Class</i>, si bien dépeinte ici, constitue l'angle mort de la production cinématographique nationale (si je laisse de côté de pénibles comédies), le film passa hélas inaperçu. Il mérite une seconde chance.</span><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<iframe width="320" height="266" class="YOUTUBE-iframe-video" data-thumbnail-src="https://i.ytimg.com/vi/ebZiHjDaoCc/0.jpg" src="https://www.youtube.com/embed/ebZiHjDaoCc?feature=player_embedded" frameborder="0" allowfullscreen></iframe></div>
<br />
<i><span style="font-family: "verdana" , sans-serif;">Ce papier m'a été en très grande partie inspiré par une très riche conférence donnée par le critique des Inrockuptibles Jacky Goldberg au cinéma Le Gallia de Saintes dans le cadre des Lundis de l'université populaire organisés par Luc Lavacherie.</span></i><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<br />Eric Aussudrehttp://www.blogger.com/profile/02937281154197288747noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4423399892240900189.post-49761139908605271282016-01-19T12:15:00.000-08:002016-01-19T12:26:06.607-08:00La peau douce (1964, François Truffaut)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjFhH1y305JZveY9pp0pgY7dVN8aRqvEvQaIF3nUT0wqB4mweoqrdNYVzEFOUfMw3iD4SOXewzU85jVtnUgoN8s7hpGamOV6ra3mIT1mTfXeaLkTat5v_TWAkPr9DddpO0xUxOsOz1bUTpo/s1600/vlcsnap-2016-01-19-21h10m41s584.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjFhH1y305JZveY9pp0pgY7dVN8aRqvEvQaIF3nUT0wqB4mweoqrdNYVzEFOUfMw3iD4SOXewzU85jVtnUgoN8s7hpGamOV6ra3mIT1mTfXeaLkTat5v_TWAkPr9DddpO0xUxOsOz1bUTpo/s320/vlcsnap-2016-01-19-21h10m41s584.png" width="320" /></a></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: "verdana" , sans-serif;">Acteur bourgeois cantonné jusque là
au cinéma de papa, Jean Desailly n'imaginait sans doute pas en <span style="font-family: "verdana" , sans-serif;">devenant Pierre Lachenay</span> pour François Truffaut qu'il s'agissait là
de son dernier premier rôle au cinéma. Le comédien de Jean Delannoy et le réalisateur des 400 coups se déplurent
instantanément et le tournage fut si difficile que plus jamais ils
ne retrouvèrent ensemble la lumière des projecteurs. Ce personnage
d'universitaire couvert d'honneur succombant aux charmes d'une jolie
hôtesse de l'air était <span style="font-family: "verdana" , sans-serif;">peut-être</span> trop près de lui <span style="font-family: "verdana" , sans-serif;">ou</span> trop loin de
ce qu'on lui faisait jouer habituellement (même si ses rôles
précédents étaient loin d'être sans faille (qu'on songe au tueur
à sa maman de <i>Maigret tend un piège</i> ou à François Schoudler)).
Qu'importe après tout que Jean Desailly ait refermé après la porte
de la Nouvelle Vague car son incarnation est de celle qu'on n'est
pas prête d'oublier (et, pour tout dire, à son corps défendant, son
plus grand rôle au cinéma). Tout en reconnaissait qu'il méprisait
l'homme, Truffaut admettait d'ailleurs bien volontiers qu'il «<i>avait
bien joué le bourgeois coincé par les événements</i>».
Soucieux de ménager la chèvre et le chou, onctueux (bien qu'un peu
impatient) avec les fâcheux rémois, cassant et distant avec une
femme aimante (très loin du stéréotype « mégère »
des femme trompées), bouleversé par la révélation intime que lui
apporte Nicole, il est ce séducteur fébrile (Que certains aient pu
y voir une préfiguration de Bertrand Morane n'a dès lors rien
d'étonnant. Même fétichisme pour les jambes gainées, même
trouble devant le pas décidé d'une femme marchant dans la rue à
vive allure), anxieux jusqu'au point de devenir presque fou lorsque
Nicole met fin de manière abrupte à ces rêves de « deuxième
vie ». Sonné par l'annonce de la jeune femme (« a<i>u
fond on aurait encore traîné quelque temps pour arriver au même
point... C'était inutile</i> »), Pierre rechausse ses lunettes
afin de retrouver une contenance puis marche doucement jusqu'au
parapet de l'immeuble en construction. Une plongée subite
qu'accompagne un hautbois plaintif suit son regard à la recherche de
Nicole en contrebas. Celle-ci est déjà dans le taxi qui l'emmène
vers un autre ailleurs. Il y a dans cette plongée vertigineuse un
abîme qui, l'espace d'un instant, fait penser au suicide. Et, pour
tout dire, il s'agit là d'un des plus beaux plans du cinéma de
Truffaut, aussi fort que la tâche rouge du drap de Muriel dans <i>Les
deux anglaises</i> et presque aussi marquant que le regard caméra du
jeune Doinel dans <i>Les 400 coups</i>.</span></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjOj5QUlFYPG-tNGw_6mHCSM7-b9PwiT8ESyLB3SsfXshBE2dkGWhhhPslVAsamrrGasWxYwQNfcPBTwvOOYbG1Falix0RvVvO4wwznMadUEKjCkEtHMQtkwHS065NyN2nZQe5aB54c1bAH/s1600/vlcsnap-2016-01-19-21h11m05s460.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjOj5QUlFYPG-tNGw_6mHCSM7-b9PwiT8ESyLB3SsfXshBE2dkGWhhhPslVAsamrrGasWxYwQNfcPBTwvOOYbG1Falix0RvVvO4wwznMadUEKjCkEtHMQtkwHS065NyN2nZQe5aB54c1bAH/s320/vlcsnap-2016-01-19-21h11m05s460.png" width="320" /></a></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
Eric Aussudrehttp://www.blogger.com/profile/02937281154197288747noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4423399892240900189.post-55348185823516626882014-11-24T11:04:00.001-08:002014-12-15T22:31:07.970-08:00Too Much Too Soon (1948, Art Napoleon)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhBWqzxVzaeu43FadwJlROwchfHlxJ5Vh7pRIL5re8CtriQNhFrIt9XIzs88FsQFV0m8N5cZ_qS92QZRNL5N8saXrr0A_8gJNPggZ9MTTnjft6uhWA9H7_CafTEQV99z8BKEyigHMSBwZbp/s1600/vlcsnap-2014-11-24-19h46m38s129.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhBWqzxVzaeu43FadwJlROwchfHlxJ5Vh7pRIL5re8CtriQNhFrIt9XIzs88FsQFV0m8N5cZ_qS92QZRNL5N8saXrr0A_8gJNPggZ9MTTnjft6uhWA9H7_CafTEQV99z8BKEyigHMSBwZbp/s1600/vlcsnap-2014-11-24-19h46m38s129.png" height="240" width="320" /></a></span></div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">A 48 ans, celui qui fut le plus flamboyant des Robins des bois, le plus énergique des General Custer et le plus indomptable des corsaires de sa majesté n'était plus que l'ombre de lui-même. Les excès en tous genre l'avaient profondément transformé. L'alcool était devenu sa compagne attitrée et les rôles de séducteurs et d'aventuriers avaient fini par l'abandonner. C'est bien simple, Erroll Flynn après 45 ans ne jouait plus, peu ou prou que des alcooliques. La taille était restée à peu près élancée mais le visage, autrefois si lumineux, si juvénile même aussi tardivement que dans <i>Gentleman Jim</i> ou <i>Aventures en Birmanie</i> était devenu bouffi et apathique. Une nouvelle génération d'acteurs (Burt Lancaster, Tyrone Power, Stewart Granger) pouvait certes prétendre retrouver le vif-argent des primes années hollywoodiennes du Diable de Tasmanie (celles de <i>Captain Blood</i> ou de <i>Robin Hood</i>) mais l'élégance, le sens du déplacement, l'effronterie presque féminine de ses meilleures prises de rôle était perdue à jamais.</span><br />
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">A 48 ans, Erroll Flynn pouvait jouer, fait suffisamment rare pour être signalé, les hommes de 60 ans sans porter aucun maquillage.</span><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<iframe allowfullscreen='allowfullscreen' webkitallowfullscreen='webkitallowfullscreen' mozallowfullscreen='mozallowfullscreen' width='320' height='266' src='https://www.youtube.com/embed/0LidpQLw0IU?feature=player_embedded' frameborder='0'></iframe></div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">Dans <i>Too much Too Soon</i>, il renouait avec la Warner 5 ans après <i>The Master of Ballantrae</i>. Il s'agissait pour lui d'incarner l'un des plus grands acteurs hollywoodiens, John Barrymore, qui avait vécu à la fin des années 30 un déclin alcoolisé assez comparable au sien. Flynn avait été le compagnon de beuverie de Barrymore et de ce que certains appelèrent le premier "<i>Rat Pack</i>" et il se sentait sans doute suffisamment proche du "<i>Great profile</i>" pour le jouer devant la caméra. Le film, librement adapté des mémoires de la fille de Barrymore, Diana, est construit en deux parties. Dans une première partie, Diana, folle d'admiration pour son géniteur, cherche à renouer avec ce père qui l'a délaissé au profit de sa carrière et de ses ami(e)s de "flambe". Dans la seconde partie, n'étant parvenu ni à faire "décrocher" son père, ni à devenir une grande actrice elle-même, Diana sombre à son tour dans l'ivrognerie avant un retournement final d'une mièvrerie rare. C'est évidemment la première partie qui fait tout le sel de cette production et notamment les échanges entre Barrymore (Flynn) et Diana (Dorothy Malone). Celui qui, du temps de sa splendeur Warner, n'avait jamais été considéré, à tort, comme un grand comédien mais uniquement comme un remarquable <i>swashbuckler</i>, trouvait enfin, au seuil du tombeau, le grand rôle dramatique qui lui manquait. Par deux fois, l'australien fantasque se hisse au niveau des plus grands. Il lui suffit, dans un très joli plan, de se rapprocher de sa fille dans la chambre qu'il a fait aménager pour elle et de lui expliquer en quoi le père est différent du mari négligent et égoïste qu'il fut (et tout cela dit avec cette inimitable voix flutée et si peu américaine) pour comprendre toute la puissance d'évocation de ce jeu tout en retenue. Un peu plus tard dans le film, il tente au téléphone de renouer les fils distendus avec la mère de Diana mais le téléphone sonne dans le vide et Flynn-Barrymore passe de l'attente la plus fébrile à la déception la plus amère. Mais, pour ne pas trop montrer son désarroi à sa fille qui lui conseille de rappeler le lendemain (cf. photo ci-dessus), il lance, bouleversant, entre fanfaronnade et prescience de ce qui va lui arriver (Flynn comme Barrymore) :" <i>I was never much of a man for tomorrows</i>". Un peu plus d'un an après, son cœur lâchait et la mort se chargeait de l'exaucer définitivement.</span><br />
<br />Eric Aussudrehttp://www.blogger.com/profile/02937281154197288747noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4423399892240900189.post-36264587437350197992014-10-19T02:15:00.000-07:002014-10-19T02:19:46.624-07:00Monkey Business (1952, Howard Hawks)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjGiA2ZIsb-t-iNILqi1HV8uNZ88vXpx7BTpWCGrNSBOBw3_FLmT4jAHrdi-dso2EnXXz3k1QM9N8Yss2XXRV8bx8r0GLulrhsejSv10QmMFwUqD4M5iTjdhj9D6RY2pCyohhwNzibAAkWZ/s1600/vlcsnap-2014-10-18-19h45m35s189.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjGiA2ZIsb-t-iNILqi1HV8uNZ88vXpx7BTpWCGrNSBOBw3_FLmT4jAHrdi-dso2EnXXz3k1QM9N8Yss2XXRV8bx8r0GLulrhsejSv10QmMFwUqD4M5iTjdhj9D6RY2pCyohhwNzibAAkWZ/s1600/vlcsnap-2014-10-18-19h45m35s189.png" height="240" width="320" /></a></div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">Howard Hawks, peut-être parce qu'il aurait préféré Ava Gardner à Ginger Rogers dans le rôle principal féminin d' Edwina, ne tenait pas plus que ça à <i>Monkey Business</i>. Cette histoire d'élixir de jouvence permettait pourtant à Hawks et à Ben Hecht de faire voler en éclat avec infiniment de drôlerie beaucoup de carcans à l’œuvre dans l'Amérique d'Eisenhower. Dans une société où chacun doit rester à sa place et où les adultes doivent garder leur <i>self control</i> en toute circonstance, la vision de Barnaby Fulton (Cary Grant) le savant respecté , faisant le saut de l'ange dans la piscine municipale pour impressionner la jolie Miss Laurel (Marylin Monroe) ou scalpant à l'aide d'une troupe d'enfants déchaînés son ex-rival, Hank Entwhistle, avait quelque chose de formidablement iconoclaste.</span><br />
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">A l'origine, le fameux breuvage devait s'appeler le <i>Cupidone</i> mais le Breen Office, horrifié que le sérum put apparaître comme un aphrodisiaque fit changer le nom en <i>B4</i>. D'autres modifications intervinrent afin d'édulcorer l'ardeur sexuelle d'Edwina, notamment lors de leur deuxième lune de miel. Malgré tout, le film demeure très audacieux dans sa représentation des frustrations sexuelles d'une femme de 40 ans (jamais Hawks n'avait utilisé jusqu'ici comme premier rôle féminin une actrice aussi âgée que Ginger Rogers (même si elle n'avait que 41 ans)). MPAA ou pas, tout le monde comprend bien que si Edwina tient absolument à servir de cobaye pour le <i>B4</i>, c'est en grande partie pour ranimer la sexualité assoupie de leur couple. Toute l'introduction et la longue discussion entre Edwina et Barnaby est marquée par ce désir irrépressible. Edwina est prête à sacrifier une soirée dansée (et on imagine l'ampleur du sacrifice pour une actrice comme Ginger Rogers) préparée depuis toute une semaine pour le seul bénéfice de se retrouver en tête à tête avec son négligent de mari.</span><br />
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">La réussite du film tient, selon moi, à une alternance de scènes totalement régressives (Barnaby jouant aux indiens, Edwina faisant des bulles avec son chewing gum) et de moments plus graves de réflexion sur l'usure du couple et sur la vanité de vouloir redevenir jeune à tout prix (cf le plan ci-dessus où Barnaby jette son élixir en refusant de considérer la jeunesse comme un prétendu âge d'or (on est loin, très loin de l'Hollywood des années 2000)). Mais, pour que l'alchimie fonctionne, il fallait des comédiens capables de se mouvoir avec la même aisance dans les deux registres. c'est peu de dire que Cary Grant est à la hauteur du challenge. Peut-être parce qu'il avait commencé sa carrière comme acrobate dans un cirque ambulant, il montre une incroyable souplesse et un corps encore très ferme (il avait 48 ans au moment du tournage) dans les séquences où il est censé avoir rajeuni de 20 ans puis de 40. N'en déplaise à Hawks, agacé de devoir composer pour Edwina une séquence de rajeunissement parallèle à celle de Barnaby, Ginger Rogers ne le cède en rien face à son éminent partenaire et c'est un grand plaisir de la voir danser dans les escaliers du motel plus de 15 ans après avoir été la complice de Fred Astaire.</span>Eric Aussudrehttp://www.blogger.com/profile/02937281154197288747noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4423399892240900189.post-77014653987266249222014-08-05T03:18:00.001-07:002014-08-06T00:25:41.145-07:00An Exercice in Fatality ( Columbo saison 4 épisode 1, 1974)<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">Formidable entame de la saison 4 de Columbo (diffusée à la télévision américaine en septembre 1974) où le lieutenant à l'imper froissé affronte et confond le directeur d'une chaîne de salles de remise en forme coupable d'avoir étranglé le directeur d'un de ses centres qui le soupçonnait de surfacturations. Rarement Columbo aura été confronté à un adversaire aussi coriace et aussi éloigné de sa personnalité. Milo Janus (Robert Conrad, formidable d'arrogance satisfaite) est aussi riche et fraudeur que Columbo est honnête et démuni, aussi athlétique et tonique que le lieutenant est tabagique et peu sportif. Janus a une maîtresse jeune et à la silhouette élancée alors que la femme de l'enquêteur, selon ses dires, lutte pour perdre du poids. Un très beau plan, au milieu de l'épisode, rend cet antagonisme tout à fait saisissant.</span><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiNHMcMfK9oSstEoariYDCMKzCtd73MbY0FvPEzVPK7HyAe-mISsB8l-rZe7jVCmktqjP5Lu2Ujmatvz17rACTor4wODi-PJfS5UVHyJuBjFv4tTi-EtShjys7StHLGnr1NCqiPEh2L6e1J/s1600/vlcsnap-2014-08-05-11h30m11s143.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiNHMcMfK9oSstEoariYDCMKzCtd73MbY0FvPEzVPK7HyAe-mISsB8l-rZe7jVCmktqjP5Lu2Ujmatvz17rACTor4wODi-PJfS5UVHyJuBjFv4tTi-EtShjys7StHLGnr1NCqiPEh2L6e1J/s1600/vlcsnap-2014-08-05-11h30m11s143.png" height="240" width="320" /></a></span></div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">Columbo, essoufflé par le jogging sur la plage que Janus lui a imposé, reprend ses esprits dans le jardin de la superbe villa que possède celui-ci. Pendant que Milo cultive sa silhouette de quinquagénaire alerte avec un punching-ball, le lieutenant tâche de trouver le moyen d'éliminer le sable qui encombre ses gros godillots. Grains de sable qui sont une belle métaphore des perturbations qu'apporte Columbo dans la vie bien calibrée du chef d'entreprise. Columbo a beau être exténué par cette course (l'imper se prêtant mal à l'exercice), il a beau peiner à reprendre son souffle, il a beau être assis quand son adversaire est debout, c'est lui qui est en position de force dans le champs de la caméra, au premier plan de notre attention.</span><br />
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">Le contraste est tellement fort entre les deux hommes qu'il ne peut aboutir qu'à une violente confrontation. Pour une très rare fois, Columbo va abandonner sa légendaire retenue et se livrer à un remise en question musclée de l'agenda de l’Apollon de Pasadena. Fâché par l'hypocrisie doucereuse de Janus venu soi-disant prendre des nouvelles de la femme de sa victime, hospitalisée, Columbo sort de ses gonds et c'est bon.</span><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<iframe allowfullscreen='allowfullscreen' webkitallowfullscreen='webkitallowfullscreen' mozallowfullscreen='mozallowfullscreen' width='320' height='266' src='https://www.blogger.com/video.g?token=AD6v5dxO38EXnywlczz9e-pWddCWI9OM9pV2A5sNyuD4FLu2pG7UevekHOrICcgxTptVSK4iSQ7YNpaHJQ-908geOg' class='b-hbp-video b-uploaded' frameborder='0'></iframe></div>
Eric Aussudrehttp://www.blogger.com/profile/02937281154197288747noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-4423399892240900189.post-16705241074261626342014-03-24T23:00:00.003-07:002014-03-29T10:20:03.577-07:00Touchez pas au grisbi (1954, Jacques Becker)<!--[if gte mso 9]><xml>
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<br />
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif; font-size: small;">Il est frappant de constater que le rôle qui voit Gabin
renouer avec le succès au mitan des années 50 est celui d’un truand qui veut se
ranger des bagnoles et prendre le large avec son milieu, le Milieu. Alors que «<i> le
vieux</i> » n’avait pas encore 50 ans, <i>Touchez pas au grisbi</i>
respire la lassitude, l’envie de passer à autre chose. Dès les premiers plans
au <i>Mystific</i>, une boîte de nuit interlope, Max, attablé avec sa régulière
et son pote Riton n’a qu’une envie, aller se pieuter. Tout le film joue
d’ailleurs de cette tension entre un « <i>dabe</i> » qui ne rêve que
de « <i>paddock</i> »(Max) et des jeunes loups extrêmement mobiles
qui veulent lui prendre son oseille et
lui buter son pote (Angelo, Ramon). Ce n’est d’ailleurs pas le seul paradoxe de
ce chef d’œuvre du «<i>French noir</i>» comme disent les <i>Amerloques</i>.
Pour un film qui voulait contribuer à démystifier la Pègre et les voyous en
décrivant leur quotidien de façon quasi-documentaire, l’effet attendu fut
l’exact inverse et par sa minutie, la justesse de ses dialogues, le <i>Grisbi</i>
donna une épaisseur à ses truands, une aura quasi mythologique, en tous point
comparable à celle qu’Hollywood forgea pour Dilinger, Capone ou Corleone. On
eut beau voir Max et Riton en pyjama se brosser les crocs, Max vouloir se coucher
à l’heure des <i>caves, </i>le film offrait à ces truands une stature rarement
égalée dans le cinéma français d’après-guerre. Les responsables sont
multiples : Becker en premier lieu qui fit appel à Gabin (même si n’était
pas son premier choix et qui était alors au creux de la vague), Pierre Montazel
dont la photographie donnait de Paris une image à la fois nocturne et très
détaillée, Marguerite Renoir dont le montage, très posé, laissait à la mise en scène le temps de donner du
relief à ses personnages et enfin Albert Simonin, dont les dialogues, à la fois
secs et fleuris, condensaient la verve incroyable de son roman (et en gommant
au passage certaines tirades un brin xénophobes).</span></div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif; font-size: small;">Il y a dans <i>Touchez pas au Grisbi</i> une séquence qui résume toutes
les formidables qualités qu’on peut trouver au film. Après avoir échappé à une
tentative d’enlèvement, Max fait venir son pote et complice Riton dans sa <i>turne</i>
pour lui remonter les bretelles suite aux indiscrétions dont il s’est rendu
coupable auprès de la môme Josy concernant le magot. Les deux hommes sont
attablés autour d’un foie gars et d’une bouteille de Gros-Plant. La séquence,
tournée en temps réel, le temps que la biscotte soit avalée, voit Max faire la
leçon à Riton sur la nécessaire séparation entre les affaires de fesse et les
Affaires. La tension naît du décalage entre le partage convivial du foie gras
(un met plutôt festif) et les reproches, de moins en moins amènes, que Max
assène à Riton. Les plans rapprochés taille, majoritaires au début de la séquence
laissent progressivement la place à des plans rapprochés poitrine qui voient le
visage de Gabin s’animer de plus en plus jusqu’au fameux Climax où Max tend le
miroir à Riton pour que celui-ci prenne conscience des inévitables outrages du temps et de la nécessité de
raccrocher. Le brio dont font preuve les dialogues, la mobilité du visage de
Gabin contrastant avec les yeux de chien battu de René Dary, le jeu d’ombres
dans le dos de Max, tout contribue à faire de ce moment une pure jouissance
hédoniste, aussi brillant que la mort de François dans La vérité sur bébé Donge
ou le jeu de massacre dans le café dans La Traversée de Paris.</span><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhyf6um-w0FobuVYGgcGALygq0iRKNDZlTuZRqsUANq9bimbbm0XVYJb5T_kLINcHp0Jt9hgx_5AUms5s9lxI43OKc7fIOSqbRrLXw-0c3_scpzMn4t7f1VYgLct50CEc_wg2nh5HgY0AsD/s1600/vlcsnap-2014-03-15-07h51m27s175.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhyf6um-w0FobuVYGgcGALygq0iRKNDZlTuZRqsUANq9bimbbm0XVYJb5T_kLINcHp0Jt9hgx_5AUms5s9lxI43OKc7fIOSqbRrLXw-0c3_scpzMn4t7f1VYgLct50CEc_wg2nh5HgY0AsD/s1600/vlcsnap-2014-03-15-07h51m27s175.png" height="240" width="320" /></a></span></div>
<span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">
</span>Eric Aussudrehttp://www.blogger.com/profile/02937281154197288747noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4423399892240900189.post-82892807980257449282014-02-02T05:40:00.001-08:002014-02-02T07:26:39.250-08:00Urban Cowboy (1980, James Bridges)<!--[if gte mso 9]><xml>
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<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg01419wKLZIw1dAluhwNAKwLDyyla_X9lU62MEDC6ksm2Vy2t2umYgvGfEetFJSDKorQGcxRgdhtl0vJ2lLwZqBbfVwDAl7MT9It0n9ZnhBBC5Xt3t6oLSdwASVZrc_3vOHig8QWKSvcPz/s1600/vlcsnap-2014-01-25-13h35m52s124.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg01419wKLZIw1dAluhwNAKwLDyyla_X9lU62MEDC6ksm2Vy2t2umYgvGfEetFJSDKorQGcxRgdhtl0vJ2lLwZqBbfVwDAl7MT9It0n9ZnhBBC5Xt3t6oLSdwASVZrc_3vOHig8QWKSvcPz/s1600/vlcsnap-2014-01-25-13h35m52s124.png" height="180" width="320" /></a></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Verdana; font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Jean Douchet déclarait récemment au micro de Frédéric
Taddei sur Europe 1 que ce qu’il retenait en priorité des années 2000, c’ était
la quasi-disparition d’un certain type de cinéma américain, celui qui n’était
taillé ni pour être un <i>blockbuster</i>, ni pour épater la galerie au
festival de Sundance. Un cinéma avec des moyens raisonnables destiné à un
public adulte et qui, sociologiquement, s’attachait plutôt à la classe moyenne.
Un cinéma qui nous donna <i>Norma rae</i>, <i>Blue collar</i> ou <i>Anywhere
but here</i> entre cent autres. Rarement le fait d’immenses cinéastes, le
regard qu’il portait sur l’Amérique nous en disait souvent plus que bien des
articles fumeux. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<i><span style="font-family: Verdana; font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Urban Cowboy</span></i><span style="font-family: Verdana; font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;"> fait partie de ce cinéma-là. </span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Verdana; font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Bud (John Travolta) tâche d’échapper à son destin de <i>redneck</i>
texan en allant chercher fortune à Houston. Il trouve rapidement un emploi
grâce à son oncle dans la maintenance d’installations pétrolières et le soir
venu, il dépense son maigre salaire dans un <i>Honky Tonk</i> réputé, <i>Gilley’s</i>.
Là, il fait la rencontre de Sissy et très vite la séduit (grâce à ses
incontestables talents de danseur de Texas Two-step) puis emménage avec elle.
Bud se découvre alors une passion pour le rodéo et notamment pour le taureau
mécanique, la nouvelle attraction de Gilley’s. Cette marotte devient son
obsession jusqu’à lui faire perdre le boire, le manger et même Sissy…</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Verdana; font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Comme souvent hélas, dans ce type de productions, le
scénario ne brille pas par son originalité et il ne faut pas être grand clerc
pour deviner que Sissy, un temps fasciné par les rictus «<i>bad boy</i>» de
Scott Glenn (magnétique mais monolithique) reviendra bien vite se carrer dans
le giron de son <i>Valentino</i>. Quant à la romance de Bud avec Pam, la jolie
héritière en quête de « <i>real cowboys</i> », sa conclusion est une
insulte à la psychologie féminine la plus élémentaire. Pourtant, avant le
retour à l’ordre et à la popote, <i>Urban</i> <i>Cowboy</i> nous aura offert,
au moins une heure durant, un joli portrait de femme libre en la personne de
Sissy. Celle-ci, inapte au ménage (« <i>you live like pigs</i> » lui
assène même la tante de Bud) comme à la cuisine, ne rêve que d’échapper au
destin qu’on lui a tracé. Là où il y a un obstacle, Sissy y voit un défi.
Lorsque Bud lui dit :« <i>You gotta learn there’s certain things a
girl can’t do</i> », Sissy lui rétorque malicieusement : « <i>Name
one </i>!».</span></div>
<div class="MsoNormal">
<span style="font-family: Verdana; font-size: 10.0pt; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Pendant que les autres filles patientent au bar, Sissy,
elle, veut braver les codes implicites du Honky Tonk. Elle s’essaie au punching
ball forain, quitte à s’y blesser et, surtout, elle désobéit à Bud en pénétrant
le territoire interdit aux femmes, ce fameux taureau mécanique qu’elle
chevauche lascivement. Il faut la voir entrer chez Gilleys dans un beau
contrejour bleu électrique et défier les hommes sur leur propre terrain pour
comprendre la portée de son audace. Son sourire lorsqu’on lui laisse enfin le
contrôle de l’engin sursautant, incontrôlable vibromasseur, ressemble sûrement
à celui que devait arborer Eve au pied de l’arbre de la connaissance. Tout en
naïve provocation.</span></div>
<span style="font-family: Verdana; font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Alors, bien sûr, le message émancipateur est
en partie neutralisé par un montage alterné pas loin d’être moralisateur (plus
Sissy s’approche du taureau, plus Bud risque la chute de son échafaudage) mais
le mal est fait et l’on n’oubliera plus le visage « affranchi » de
Sissy devant la bête acéphale. D’autant que Sissy, c’est Debra Winger, qui, u<a href="http://unsoirunplan.blogspot.fr/2013/09/terms-of-endearment-james-lbrooks-1982.html">nefois de plus</a> fait de son personnage une création difficilement oubliable. Tour
à tour désinvolte, effrontée, perdue, mutine, elle est une raison à elle seule
de voir ce «<i> Saturday Night Fever</i> » country, aujourd’hui un
peu oublié.</span><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhQV9IYytzRK3aktnyBbH8SfYlWdmn5mkuukC-lKHs5dxAQGmX1Q-mZruOxO-LaIorxKU51Ywq0rKQ5sjsVcuPr_TrdbUjQzLY1r9fQr0dGVsakouv0CGmVBTXUX66wU0RlkIcY90FHa-AE/s1600/vlcsnap-2014-01-25-10h20m22s152.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhQV9IYytzRK3aktnyBbH8SfYlWdmn5mkuukC-lKHs5dxAQGmX1Q-mZruOxO-LaIorxKU51Ywq0rKQ5sjsVcuPr_TrdbUjQzLY1r9fQr0dGVsakouv0CGmVBTXUX66wU0RlkIcY90FHa-AE/s1600/vlcsnap-2014-01-25-10h20m22s152.png" height="180" width="320" /></a></div>
<br />
<span style="font-family: Verdana; font-size: 10.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-font-size: 12.0pt; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Papier écrit à l'origine pour le site collaboratif <a href="http://eightdayzaweek.blogspot.fr/">Abordages </a></span>Eric Aussudrehttp://www.blogger.com/profile/02937281154197288747noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4423399892240900189.post-71103999446468012992013-11-17T00:32:00.001-08:002013-11-17T00:40:22.302-08:00Born On The Fourth Of July (Oliver Stone, 1989)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEilXucXAhvXSXCMFkwxegZY5PCMlkCUjUrCeV_BaYOHeXLtNQIhn_uGkFnMMJDAaOaIiqMAFbGLJXnClm2hel3vk1GkFp3pD61bO92A7oDSWuHmRT-0J70-O4Jiyf4WsiVSNPRheoSeunFZ/s1600/vlcsnap-2013-11-16-16h49m48s38.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEilXucXAhvXSXCMFkwxegZY5PCMlkCUjUrCeV_BaYOHeXLtNQIhn_uGkFnMMJDAaOaIiqMAFbGLJXnClm2hel3vk1GkFp3pD61bO92A7oDSWuHmRT-0J70-O4Jiyf4WsiVSNPRheoSeunFZ/s320/vlcsnap-2013-11-16-16h49m48s38.png" width="320" /></a></span></div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">Voilà un film (un peu à l'image de son cinéaste) qui me travaille depuis longtemps et dont j'ai toujours la plus grande peine du monde à savoir ce que j'en pense. Tour à tour fascinant et horripilant, <i>Né un 4 juillet</i> réussit la prouesse d'être à la fois intime et spectaculaire, subtil et pompier, nostalgique et lucide, touchant et cynique.</span><br />
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">Dès que le cinéaste de Platoon sort la grande caisse et veut marquer au crayon gras de quel côté se situent les méchants, il lasse vite (seul Abbie Hoffmann et son incroyable verdeur parviennent à sauver de l'amidon la séquence de répression au campus de Syracuse, la mère de Ron en épouvantail maccarthyste fait certes froid dans le dos mais elle demeure une caricature). Globalement, la dernière partie du film, finalisant la prise de conscience de Ron Kovic déçoit (comme si Stone avait eu peur d'être avalé par son film et qu'il avait donné des grands coups de ciseaux dans le montage pour ne pas dépasser la durée fatidique des 3 heures), trop schématique avec ses grandes tirades anti-Nixon. La première partie, superbement filmée (ah, les pollens en suspension lorsqu'on découvre le lycée de Massapequa) n'est guère plus satisfaisante. Sa vision de l'Amérique d'Eisenhower et de Kennedy est tellement idéalisée qu'elle parait factice accumulant les clichés visuels (la <i>prom night</i>) et auditifs (l'habituelle enfilade de tubes vintage). Mais heureusement, la demie-heure au Vietnam, percutante, idéalement montée et surtout le retour de Ron à Massapequa (autour de l'heure de film) découvrant lentement combien l'Etat américain l'a abusé ainsi que des dizaines de milliers d'autres G.I et comment le regard de ses compatriotes sur lui a changé montrent qu'Oliver Stone peut être un cinéaste sensible et même subtil(oui, vous avez bien lu).</span><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjBIjflCsLRjwkoqvXh1Gn38rNFM-gpyV6-584doLbU7iOaSS_NOtCkTqfMSZdMCFhn4XYTezlGXdtBe8rLsS4fqs5hfwEzxHsLDtdkaJ8s2ELIiFYB9wcWnsa3gry8ZP38K_neXMQeAvoG/s1600/vlcsnap-2013-11-17-09h25m27s49.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjBIjflCsLRjwkoqvXh1Gn38rNFM-gpyV6-584doLbU7iOaSS_NOtCkTqfMSZdMCFhn4XYTezlGXdtBe8rLsS4fqs5hfwEzxHsLDtdkaJ8s2ELIiFYB9wcWnsa3gry8ZP38K_neXMQeAvoG/s320/vlcsnap-2013-11-17-09h25m27s49.png" width="320" /></a></span></div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;"><br /></span>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">Lorsque Ron retrouve sa chambre (voir photogrammes ci-dessus), rien n'a changé ou presque. Son père a pris bien soin de disposer près de son bureau tous les objets susceptibles de lui rappeler son enfance heureuse (la bannière des Yankees, un buste de cow boy) comme pour se faire pardonner de l'avoir faire grandir trop vite en l'envoyant au casse-pipe (même si Ron était volontaire). Et dans un très beau plan fixe (le surcadrage accentuant le peu de marge de manoeuvre dont a disposé Ron jusque là), Eli Kovic (le père de Ron, admirable Raymond J. Barry), d'abord dans l'embrasure de la porte ne sachant que faire de ses membres, vient donner l'accolade à son fils. Et, dans une terrible inversion des rôles, c'est le fils handicapé qui semble donner l'absolution à son père submergé par l'émotion. Lorsqu' Eli se relève, laissant Ron seul dans sa chambre, on découvre punaisée au mur une photo de Mickey Mantle, ce home runner mythique que Ronnie ne sera jamais. Dans ce beau moment d'intimité familiale sans musique et quasiment sans dialogues, Oliver Stone dit plus de choses sur l'Amérique de la fin des sixties, sur cette mauvaise conscience de la génération qui a laissé faire le Viet Nam que dans tous les slogans et les pancartes de la fin du film.</span><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiJubKgTlROkpf7-bkY4dyTKwfgfzqvJGtkBPL-MJUSH0FOQAkIIVHdowAsyLcfWx7FdhyphenhyphenwVSi2YOCK6P7-eGmMtnun6B0y9yrIfcYl3I3tCfOEbN8Kn27vqjk36gTnxgS8LJgwmQ7lVmGJ/s1600/vlcsnap-2013-11-16-16h50m52s23.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiJubKgTlROkpf7-bkY4dyTKwfgfzqvJGtkBPL-MJUSH0FOQAkIIVHdowAsyLcfWx7FdhyphenhyphenwVSi2YOCK6P7-eGmMtnun6B0y9yrIfcYl3I3tCfOEbN8Kn27vqjk36gTnxgS8LJgwmQ7lVmGJ/s320/vlcsnap-2013-11-16-16h50m52s23.png" width="320" /></a></div>
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<br />Eric Aussudrehttp://www.blogger.com/profile/02937281154197288747noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-4423399892240900189.post-60187374728653496322013-09-26T08:17:00.002-07:002016-03-28T00:31:47.347-07:00Terms of endearment (James L.Brooks, 1982)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEinRewonILtTB4KQSaIi5TLO0VEy1bb_hRpcyWhJ4KQZjmWLrOHN0pnO6RVGIOB7KbPrHW1hM2ts2z0f1OAMbxdaoZ9ofCYNahXhSYpQsrS38I3qzI3osV22eL6vjeoqLtZwDYqIgu9AfNV/s1600/vlcsnap-2013-09-26-09h57m25s107.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="180" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEinRewonILtTB4KQSaIi5TLO0VEy1bb_hRpcyWhJ4KQZjmWLrOHN0pnO6RVGIOB7KbPrHW1hM2ts2z0f1OAMbxdaoZ9ofCYNahXhSYpQsrS38I3qzI3osV22eL6vjeoqLtZwDYqIgu9AfNV/s320/vlcsnap-2013-09-26-09h57m25s107.png" width="320" /></a></div>
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif;">Les années 80 furent souvent cruelles pour les actrices hollywoodiennes. Il fallait la sensualité insensée de Barbara Hershey pour faire oublier le scandale capillaire qui lui tient lieu de coiffure dans <i>Hannah et ses soeurs</i> et si Cronenberg a fait mouche dans <i>The fly</i>, on n'en dira pas autant du merlan de Geena Davis.</span><br />
<span style="font-family: "verdana" , sans-serif;">Dans <i>Terms of endearment</i>, Debra Winger est en permanence attifée comme l'as de pique, coiffée avec un rateau et maquillée à minima. Et c'est justement cette absence d'artifices qui fait qu'on craque pour son personnage d'Emma Horton. Naturelle, spontanée, fantasque, elle est épatante dans ce rôle de trentenaire désorientée, qui, coincée entre un mari absent, une mère abusive et des enfants exigeants, veut simplement vivre. Dans une très chouette <a href="http://www.youtube.com/watch?v=1P2xZO5U4Dw&feature=c4-overview&list=UU8gDfscUiau9ptzSDGdZiYQ">séquence</a> au restaurant (assez bas de gamme au vu du client derrière elle s'échinant sur le ketchup), Emma écoute Sam, son futur amant, lui raconter ses déboires conjugaux (sa femme refuse de faire l'amour car elle souffre des lombaires). Son empathie amusée, l'affection qu'elle éprouve pour ce grand dadais aux mains moites sont admirablement rendues. Le film est ce qu'il est, une modeste chronique familiale, plombée par une musique envahissante et une issue terriblement lacrymale mais, de <i>Parenthood</i> à <i>About Schmidt</i> en passant par <i>Fried green tomatoes</i>, le rédacteur de cette notice avoue ne pas bouder son plaisir à la contemplation de cette amérique <i>middle class</i> et provinciale. Surtout quand, comme ici, le trait vise juste.</span><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi1dD-g656ck3Sd_AVkTNv5fUogg8-uaN2FmVBhaZNZgo84DlR1el9xgixl7GDoLEaUFryf-pkfsUmiYTeK1tTQnoEn2nvmxNArwWkObRaTDuxS90LWiOiycEwxKxlQy4IFm4nuqv4fxXMQ/s1600/vlcsnap-2013-09-26-09h55m50s167.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="180" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi1dD-g656ck3Sd_AVkTNv5fUogg8-uaN2FmVBhaZNZgo84DlR1el9xgixl7GDoLEaUFryf-pkfsUmiYTeK1tTQnoEn2nvmxNArwWkObRaTDuxS90LWiOiycEwxKxlQy4IFm4nuqv4fxXMQ/s320/vlcsnap-2013-09-26-09h55m50s167.png" width="320" /></a></div>
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<br />Eric Aussudrehttp://www.blogger.com/profile/02937281154197288747noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-4423399892240900189.post-43776732170136364252013-09-15T01:54:00.002-07:002013-09-15T01:59:08.601-07:00Speed (Jan de Bont, 1994)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiQRq6hjLmI4KkXRzbmSt_8B4LBLGwmjtjGKcyrk7Lv5eqHFMTndKFG-tfrcJhY5DGIOBx8rAf0QySoyBJQqgG78ojCwFa85bVyqeKH63tIUxKUw6MJTn460elCmielDc7MFM7d0gnRJfA5/s1600/vlcsnap-2013-09-15-09h42m44s228.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="180" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiQRq6hjLmI4KkXRzbmSt_8B4LBLGwmjtjGKcyrk7Lv5eqHFMTndKFG-tfrcJhY5DGIOBx8rAf0QySoyBJQqgG78ojCwFa85bVyqeKH63tIUxKUw6MJTn460elCmielDc7MFM7d0gnRJfA5/s320/vlcsnap-2013-09-15-09h42m44s228.png" width="320" /></a></span></div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">Deux plans m'ont frappé dans l'"hypertrophié" * <i>Speed</i> de Jan de Bont. Ce ne sont ni le saut dans le vide du bus explosif (qui, et c'est fort risible, se cabre tel Tornado avant de franchir l'obstacle) ni la rencontre incandescente entre le bus vide et l'avion cargo de la <i>Pacific Courier Freight</i>. Non, le premier se situe au début du film lorsque Jack(Keanu Reeves) et Harry (Jeff Daniells) s'emploient à évacuer les 13 occupants d'une cage d'ascenseur sur le point de s'écraser au sol. Les femmes ayant la priorité et en particulier celles qui disposent d'une belle plastique, les deux policiers anti-terroristes ne traînent pas à empoigner à pleines mains les charmantes otages. Dans sa précipitation (bien compréhensible, le câble retenant la cabine étant en train de lâcher), Jack relève subrepticement la robe d'une des jeunes femmes et laisse entrevoir son charmant postérieur à peine couvert d'une fine culotte. Dans le commentaire audio, Jan de Bont parle d' "<i>Happy accident</i>". Une surprise inattendue dans ce film qui en ménage finalement assez peu, au moins dans son casting (Reeves mortellement ennuyeux comme toujours(la comparaison avec le Bruce Willis de <i>Die Hard</i> où même le Mel Gibson de <i>Lethal Weapon</i> est cruelle), Sandra Bullock, minaudante comme toujours et Dennis Hopper sauvant parfois les meubles mais pas toujours).</span><br />
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">Autre "<i>happy accident</i>", le plan où Jack rattrape le bus pris dans un embouteillage afin d'alerter le chauffeur. Jack frappe dans la vitre qui se fissure instantanément. Là non plus, le script n'avait rien prévu de tel mais le plan en plongée de Jack hurlant au chauffeur de le laisser entrer est évidemment rendu plus saisissant par la présence des éclats sur la vitre. Jack montre là à la fois sa détermination et sa force musculaire. Des muscles, du tonus, ce film n'en manque certes pas. Mais guère d'ambigüités et guère d'émotions.</span><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjvITwEbgjTi_PH0Opnmi9HbAIv0p-6MwEfoWHnhd1UXyIu50n4mw0GZxr72CJrlUI2D2skEFG_KuQgZ7_XPLiZ4oU2gQB4w8f9nha5DJxwemkbfKHt_k_h-cv1SMQ2hlC-nx6ZGAwsIJbZ/s1600/vlcsnap-2013-09-15-09h44m29s133.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="180" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjvITwEbgjTi_PH0Opnmi9HbAIv0p-6MwEfoWHnhd1UXyIu50n4mw0GZxr72CJrlUI2D2skEFG_KuQgZ7_XPLiZ4oU2gQB4w8f9nha5DJxwemkbfKHt_k_h-cv1SMQ2hlC-nx6ZGAwsIJbZ/s320/vlcsnap-2013-09-15-09h44m29s133.png" width="320" /></a></span></div>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;"><br /></span>
<span style="font-family: Verdana,sans-serif;">* : Pour reprendre la terminologie de <a href="http://eightdayzaweek.blogspot.fr/">Jocelyn Manchec</a></span>Eric Aussudrehttp://www.blogger.com/profile/02937281154197288747noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4423399892240900189.post-78825130698294072762012-09-01T07:33:00.000-07:002012-09-01T14:10:01.755-07:00Le désordre et la nuit (Gilles Grangier, 1958)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjWr_6sQnDB4hyphenhyphenEgVOTIpJqwOUxQAzah9oey2Ur5UYt4VpBoH5xUtXo6J0FwWPp7-ZmpT0UELx_K1tuDdV7C5wn2_FL7Um4aDHveiYzxiKKPSjPl1lfZYCMkClU2CI9VY0Sbs-0lQsEIA_r/s1600/vlcsnap-353008.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="208" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjWr_6sQnDB4hyphenhyphenEgVOTIpJqwOUxQAzah9oey2Ur5UYt4VpBoH5xUtXo6J0FwWPp7-ZmpT0UELx_K1tuDdV7C5wn2_FL7Um4aDHveiYzxiKKPSjPl1lfZYCMkClU2CI9VY0Sbs-0lQsEIA_r/s320/vlcsnap-353008.png" width="320" /></a></div>
<div style="font-family: Verdana,sans-serif;">
Avant de se ranger des bagnoles et de fermer à double-tour son pyjama, le <i>Dabe</i> mettait les bouchées doubles rayon emballage de minettes en cette fin des années cinquante. Après Nini et "Clo" (Françoise Arnoul), avant Yvette Maudet (Brigitte Bardot), Gabin séduisait Lucky Frider (Nadja Tiller, 23 ans dans le film et 28 dans la réalité), un quart de siècle plus jeune que lui quand même. Cette ancienne Miss Autriche n'est pas tout à fait du calibre de la môme Françoise. Elle minaude pas mal (bon, le rôle s'y prête il faut dire) et les séquences de manque font aujourd'hui sourire ( le sympathique Gilles Grangier n'ayant pas toujours la patte légère). Elle est bien meilleure dans les scènes d'hôtel avec Valois (Gabin) où, en le mettant face à ses contradictions, elle fait vaciller ses certitudes.Celui-ci, pour l'une des dernières fois, prend des libertés avec la morale bourgeoise. Il boit pendant le service, bâcle l'enquête, fréquente des rades interlopes, et enfin s'amourache d'un suspect, junkie teutonne (Audiard dit "schleue") de surcroît. Six mois plus tard, après le scandale suscité par <i>En cas de malheur</i>, Gabin promet qu'on ne le verra plus au cinéma dans une situation compromettante et mettra la pédale douce sur les scènes de baiser et les relations adultérines (il ne voulait pas choquer ses enfants désormais en âge d'aller au cinéma). Il se fige alors dans une posture de Pacha pantouflard dont le Noël Schoudler des <i>Grandes familles</i> représente l'archétype. Ce qui ne veut pas dire bien sûr que toute sa filmographie post-1958 soit inintéressante mais la dimension <i>marlou</i> du bonhomme disparaît à tout jamais.</div>
<div style="font-family: Verdana,sans-serif;">
Ce n'est pas le moindre charme de ce film de nous permettre aussi de retrouver la troupe des seconds rôles et des silhouettes qui gravitaient habituellement autour du "vieux" (sa "bande", quoi). L'inamovible Frankeur bien sûr, Robert Berri (en louche tenancier) et Jacques Marin dont les apparitions dépassent rarement la minute (on le voyait caresser en loucedé les fesses de Françoise Arnoul dans <i>Des gens sans importance</i>). Avec son éternelle moustache en brosse, il incarne ici un cafetier un rien fastidieux. J'admire la façon dont il réussit en moins de trente secondes à faire vivre son personnage. Il est vrai que la réplique de Gabin qui met fin à l'entretien donne une nette plus-value à la scène (Je vous la laisse découvrir dans l'extrait ci-dessous). Audiard, qui pouvait se montrer baroque dans de spectaculaires tirades savait aussi se montrer brillantissime quand il la jouait à l'économie (je pense en particulier au génial "<i>à la cave</i>" lorsque dans <i>Le cave se rebiffe</i>, le dabe répond à Lepicard (Blier) qui lui demande où exposer ses magnifiques croûtes).</div>
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<iframe allowfullscreen='allowfullscreen' webkitallowfullscreen='webkitallowfullscreen' mozallowfullscreen='mozallowfullscreen' width='320' height='266' src='https://www.youtube.com/embed/MeE8qEs4VSc?feature=player_embedded' frameborder='0'></iframe></div>
Eric Aussudrehttp://www.blogger.com/profile/02937281154197288747noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-4423399892240900189.post-63263884948920822642012-08-28T01:40:00.000-07:002012-09-01T07:35:37.628-07:00Des gens sans importance (Henri Verneuil, 1956)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgecC_wtnzO7vE1MmLYA4SSroKpEax7M5Sh__PpaZhWd4HBm2NFSiXiAz43ZAlmw0kDeLKCZCtA_FcX2N1OLm3uYB3YkMpvvVfakp6DWt7eukGRZTDF_w2hHMKPIXnrhbtmJDOUbshJNauj/s1600/vlcsnap-38260.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgecC_wtnzO7vE1MmLYA4SSroKpEax7M5Sh__PpaZhWd4HBm2NFSiXiAz43ZAlmw0kDeLKCZCtA_FcX2N1OLm3uYB3YkMpvvVfakp6DWt7eukGRZTDF_w2hHMKPIXnrhbtmJDOUbshJNauj/s320/vlcsnap-38260.png" width="320" /></a></div>
<div style="font-family: Verdana,sans-serif;">
Un <i>routier</i> anonyme sur la Nationale 10 entre Angoulême et Bordeaux. Il est tenu par Barchandeau, un ancien routier cul de jatte (Paul Frankeur au premier plan de dos). Celui-ci, comme Monsieur Seguin avec ses chèvres, ne parvient pas à conserver ses bonnes et cette fois-ci, c'est Clo (Françoise Arnoul échappant à son emploi habituel de garce) qui vient lui signifier son congé.
Gabin en 1956 n'avait pas encore fait le deuil des rôles d'amoureux transis marqués par la fatalité et son coup d'oeil vers Clo alors que son collègue (Pierre Mondy) est tout entier dans sa partie de babyfoot trahit un désir que 5 ans plus tard dans le choix de ses rôles il refoulera obstinément. Ce film, peut-être un des plus réussis de Verneuil (même s'il y manque la saveur des dialogues de Mélodie en sous-sol), cristallise le changement qui s'est opéré en lui depuis l'après-guerre. Le blond des cheveux est devenu gris-argenté, la silhouette s'est alourdie et l'ouvrier qui ne se laissait pas faire (le fameux "c'est ce qu'on verra" au début de <i>La bête humaine</i>) est obligé de quémander une place après avoir été licencié pour faute. Ce Gabin-là, à la croisée des chemins, vieillissant mais encore capable de se damner pour la môme Arnoul ou Bardot est peut-être mon préféré. Car même renfloué par le succès de <i>Touchez pas au grisbi</i> (Jacques Becker, 1954), le Gabin d'avant les années 60 garde de cette mélancolie propre aux victimes du destin, mélancolie jamais plus évidente que dans la très belle voix off qui précède la flash-back.</div>
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<object class="BLOGGER-youtube-video" classid="clsid:D27CDB6E-AE6D-11cf-96B8-444553540000" codebase="http://download.macromedia.com/pub/shockwave/cabs/flash/swflash.cab#version=6,0,40,0" data-thumbnail-src="http://i.ytimg.com/vi/q_wlWof-HoI/0.jpg" height="266" width="320"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/q_wlWof-HoI?version=3&f=user_uploads&c=google-webdrive-0&app=youtube_gdata" /><param name="bgcolor" value="#FFFFFF" /><param name="allowFullScreen" value="true" /><embed width="320" height="266" src="http://www.youtube.com/v/q_wlWof-HoI?version=3&f=user_uploads&c=google-webdrive-0&app=youtube_gdata" type="application/x-shockwave-flash" allowfullscreen="true"></embed></object></div>
Eric Aussudrehttp://www.blogger.com/profile/02937281154197288747noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4423399892240900189.post-74413210216894868342012-01-25T10:24:00.000-08:002012-01-26T08:16:21.331-08:00Dead Ringers (David Cronenberg, 1988)<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg7w-CYnxHfYnryGC_p6ACbsPqwOqxP55D-IhnPVjW-DJXVXn5TzcVxssAtatIkXy0djKufHeeTvd_HojY8_4XEVt_0sIjClA_h-mSl25ufn_wTP3sfwOtvT_IzhipuW1uBYtbe77o_9n06/s1600/vlcsnap-456138.png"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 320px; height: 180px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg7w-CYnxHfYnryGC_p6ACbsPqwOqxP55D-IhnPVjW-DJXVXn5TzcVxssAtatIkXy0djKufHeeTvd_HojY8_4XEVt_0sIjClA_h-mSl25ufn_wTP3sfwOtvT_IzhipuW1uBYtbe77o_9n06/s320/vlcsnap-456138.png" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5701638338838828226" border="0" /></a><br /><span style="font-family:verdana;">David Cronenberg, cinéaste des apparences trompeuses, des faux-semblants (rarement titre traduit a vu aussi juste).</span><br style="font-family:verdana;"><span style="font-family:verdana;">Un plan ambigu, à l'image des deux jumeaux Mantle. Est-ce un rideau cachant un lit nuptial ou un voilage isolant un patient dans une chambre d'hôpital ? Le maître canadien n'offre pas de réponse définitive. Beverly Mantle est certes alité suite à une surdose médicamenteuse mais son frère, Elliott, se tient à son chevet comme un amant auprès de sa maîtresse. Tout comme une partie de la pièce demeure dans la pénombre, Cronie reste dans l'équivoque. Vrais gynécologues d'avant-garde ou jumeaux régréssifs (les instruments dessinés par Beverly évoquent les premiers temps de l'obstétrique) obsédés par les organes mutants ? L'ombre déformée des barreaux du lit d'hôpital prennent une forme cauchemardesque à l'image des visions de Bev', assailli par le spectre d'une relation siamoise avec Elly. Au début du film, tout semble réussir aux deux frères. Les récompenses pleuvent sur leurs découvertes mais l'une de leurs patientes, Claire Niveau (quel nom, aussi perturbant que Bianca O'Blivion (Videodrome) ou Dan Keloid (Rage)!) en démasquant l'immaturité affective de la fratrie sera l'élément perturbateur qui fera vaciller le fragile équilibre psychique d'Elliott et de Beverly.</span><br style="font-family:verdana;"><span style="font-family:verdana;">Film de sortie du </span><span style="font-style: italic; font-family:verdana;" >genre</span><span style="font-family:verdana;"> pour Cronie mais sans doute encore trop perturbant pour les dizaines d'acteurs américains ayant refusé le rôle des jumeaux. La vision de Genevève Bujold (dont nous pleurerons éternellement la cinématographie rachitique) déchirant à pleine dent, telle une moderne succube l'abdomen commun des jumeaux "siamoisés" dans le rêve de Beverly, montre assez que Cronenberg avec </span><span style="font-style: italic; font-family:verdana;" >Dead Ringers</span><span style="font-family:verdana;"> n'abdiquait en rien la radicalité de son inspiration.</span>Eric Aussudrehttp://www.blogger.com/profile/02937281154197288747noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-4423399892240900189.post-83626628086654246342011-12-19T21:23:00.001-08:002011-12-20T03:53:21.948-08:00Imitation of life (Douglas Sirk, 1959)<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiK7Nz2bOpEj4vmY4eFc-BcbKOhpdZKA3eMCyWXmnu1plUVdE1i5IQAUa8BCqa0G4v1qESULfLRkAOHyBaNjeXhz9xgh0l0uSPfYDjl22seiXBe85j408zUMWed0Ty8MNRw1diu3B62piqd/s1600/imitation.png"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 320px; height: 180px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiK7Nz2bOpEj4vmY4eFc-BcbKOhpdZKA3eMCyWXmnu1plUVdE1i5IQAUa8BCqa0G4v1qESULfLRkAOHyBaNjeXhz9xgh0l0uSPfYDjl22seiXBe85j408zUMWed0Ty8MNRw1diu3B62piqd/s320/imitation.png" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5688077267478329922" border="0" /></a><span style="font-family:verdana;">Comment ne pas comprendre la révolte de Sarah Jane (Susan Kohner) quand la seule perspective qui lui est offerte est une vie de labeur docile et de résignation à l'image de sa mère, Annie (Juanita Moore). Sirk n'est pas tendre pour celle dont le seul crime est de vouloir échapper à à une fatalité de domesticité. La brutalité avec laquelle son petit ami la frappe lorsqu'il découvre que sa mère est noire (dans ce qui est peut-être le moment le plus fort du film), l'aspect sordide des "bouges" dans lesquels elle officie montre assez que noire elle est née, noire elle restera. Sa couleur de peau (très claire) pouvait lui laisser espérer un tout autre destin, un destin comparable à Susie, la fille de la patronne de sa mère, Lora (Lana Turner) mais sa mère est le "boulet" qui l'empêche d'intégrer la "</span><span style="font-style: italic; font-family:verdana;" >middle class</span><span style="font-family:verdana;">" blanche.</span><br /><span style="font-family:verdana;">Dans le plan ci-dessus, Sarah-Jane Johnson qui a changé son identité en Miss Linda, est devenue danseuse dans une revue "légèrement" déshabillée. Sa mère, qui sait la répugnance de sa fille à la voir s'immiscer dans sa nouvelle vie, n'a pas décliné son identité avant de frapper à la loge de Sarah-Jane. Malade, elle vient lui signifier qu'elle pourra toujours compter sur elle quoiqu''il arrive. Le miroir devant qui elle s'apprête à se démaquiller, renvoie à Sarah-Jane l'image de sa mère, elle vraiment noire de peau, image qu'elle cherche à effacer de sa vie ("<span style="font-style: italic;">I'm white, I'm white</span>" lui assène-t-elle).</span><br /><span style="font-family:verdana;">Cette séquence reflète parfaitement le malaise que j'ai ressenti tout au long du film, malaise autant imputable au matériau du film (le roman de Fannie Hurst) qu'à Sirk lui-même puisque je l'ai éprouvé de façon quasi identique durant le visionnement de la première mouture d'</span><span style="font-style: italic; font-family:verdana;" >Imitation of life</span><span style="font-family:verdana;"> (John Stahl, 1934). Sous couvert de dénoncer les travers de la ségrégation (encore bien réelle au moment où le film est tourné), </span><span style="font-style: italic; font-family:verdana;" >Imitation of life</span><span style="font-family:verdana;">, montre que toute résistance mène à une impasse et que seule l'acceptation de sa condition permet la sérénité. Sans être un ardent révolutionnaire, on peut quand même se dire qu'en 1959, avoir pour seule ambition d'être une bonne dévouée et de réussir ses funérailles pouvait passer au mieux pour ambigu. Et c'est là pour moi que le bât blesse dans ce film. Sirk épouse le point de vue du personnage d'Annie, personnage qui ne trouve son épanouissement que dans une doucereuse servilité, qui est tellement attaché à ses chaînes, qu'elle ne comprend pas ou fait mine de ne pas comprendre qu'on puisse vouloir s'en débarrasser. Ce sempiternel sourire résigné qui barre son visage finit par m'inspirer une certaine lassitude pour ne pas dire un léger agacement. Dommage car Sirk demeure un admirable portraitiste de l' Amérique des années 50 (toute la séquence d'introduction sur la plage) et sait composer des décors saisissants (la rue louche du premier cabaret de Sarah-Jane).</span><br /><span style="font-family:verdana;">Non, </span><span style="font-style: italic; font-family:verdana;" >Imitation of life</span><span style="font-family:verdana;"> ne remplacera pas </span><span style="font-style: italic; font-family:verdana;" >All That Heaven allows</span><span style="font-family:verdana;"> dans mon panthéon "Sirkien", qui proposait une figure féminine autrement riche et complexe qu'Annie ou Lora.<br />P.S : Il faut absolument voir le film dans l'édition collector de Carlotta vidéo pour ainsi pouvoir se délecter de l'analyse enthousiaste et passionnante de Sam Stagg.<br /></span>Eric Aussudrehttp://www.blogger.com/profile/02937281154197288747noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-4423399892240900189.post-28448032760319016032011-12-17T04:16:00.000-08:002011-12-17T22:46:56.870-08:00Force of Evil (Abraham Polonsky, 1948)<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgiDJVZmGYBDbJ-ap263Q5mhs8EQRsBM1OmO2eBFYIr0fLLhXZa5t77gbR6UovphKc657UbipsJh3884D7lKt4nZ39pxAR8O3YHtIeFiOX9u_DS2GHGMSzudoOk1TyHFhLNeJDTHFyTAKRo/s1600/vlcsnap-232303.png"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 320px; height: 236px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgiDJVZmGYBDbJ-ap263Q5mhs8EQRsBM1OmO2eBFYIr0fLLhXZa5t77gbR6UovphKc657UbipsJh3884D7lKt4nZ39pxAR8O3YHtIeFiOX9u_DS2GHGMSzudoOk1TyHFhLNeJDTHFyTAKRo/s320/vlcsnap-232303.png" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5687070967997091746" border="0" /></a><span style="font-family:verdana;">Quel plan! Quel film!</span><br /><span style="font-family:verdana;">L'avocat Joe Morse (John Garfield), les mains dans les poches, le regard dans le vide, s'apprête à brûler ses vaisseaux. Enfin lucide sur les motivations de son client et partenaire Ben Tucker, il vient de faire ses adieux à son très confortable bureau ( "</span><span style="font-style: italic; font-family:verdana;" >I knew I would never come back to this fancy office again, I could see the cobwebs on the wall and a sign 'office for rent' for a smart young lawyer trying to get ahead on the world</span><span style="font-family:verdana;">").</span><br /><span style="font-family:verdana;">Wall street est désert au petit matin et Morse peut marcher seul au milieu de la chaussée sans risquer d'être renversé. Seul, Joe Morse l'est plus que jamais à ce moment-là du film, trahi par son associé déloyal et désavoué par Leo, le frère qui a préféré s'en tenir à sa petite banque de loterie clandestine plutôt que d'intégrer le combinat mafieux créé par Tucker. Il est fascinant de voir combien la caméra de Polonsky épouse à merveille l'accablement mais aussi la solitude de l'avocat corrompu en quête de rédemption. La diagonale créée par la rue est prolongée par le bras de George Washington qui semble à la fois pousser Morse un peu plus vers les abîmes et lui signifier : " </span><span style="font-style: italic; font-family:verdana;" >Là où tu vas maintenant, il te faut descendre seul</span><span style="font-family:verdana;">". La plongée accentue l'aspect "</span><span style="font-style: italic; font-family:verdana;" >David</span><span style="font-family:verdana;">" du combat de Morse contre les "</span><span style="font-style: italic; font-family:verdana;" >Goliaths</span><span style="font-family:verdana;">" de la pègre (mais aussi sans doute du capitalisme avide* (le lieu n'est évidemment pas choisi par hasard)). Écrasé par les buildings, coupant les ponts avec son corrupteur, Joe Morse tente de retrouver sa posture d'homme libre dans un combat désespéré pour sauver la tête de son frère, celui qui n'a pas failli.</span><br /><span style="font-family:verdana;">Saturé d'images bibliques, </span><span style="font-style: italic; font-family:verdana;" >Force of evil</span><span style="font-family:verdana;">, ce diamant noir, est une adaptation incroyablement poétique ("</span><span style="font-style: italic; font-family:verdana;" >How do you feel Joe ? I feel like midnight</span><span style="font-family:verdana;">") de l'histoire d'Abel et Caïn à laquelle le jeu de Garfield, brutal, hermétique, crépusculaire donne toute son irrésistible force.</span><br /><br /><span style="font-family:verdana;">* : communiste convaincu (il le paiera d'un très sérieux "</span><span style="font-style: italic; font-family:verdana;" >blacklisting</span><span style="font-family:verdana;">"), Polonsky n'était pas du genre à penser qu'on pouvait raisonnablement s’accommoder du système économique prévalant aux Etats-Unis mais jamais ce film ne verse pour autant dans le prêchi-prêcha dogmatique (ce que conteste Christophe</span><a style="font-family: verdana;" href="http://films.nonutc.fr/2009/01/12/lenfer-de-la-corruption-force-of-evil-abraham-polonsky-1948/"> ici</a><span style="font-family:verdana;">).</span>Eric Aussudrehttp://www.blogger.com/profile/02937281154197288747noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-4423399892240900189.post-79051396860440967542011-07-30T06:33:00.000-07:002011-07-31T22:57:21.211-07:00Twice in a lifetime (Bud Yorkin, 1985)<span style="font-family:verdana;">Ally Sheedy, encore et toujours, ici 8 mois simplement après le tournage du <span style="font-style: italic;">Breakfast club</span> qui avait fait d'elle une demie-star </span><span style="font-family:verdana;">.Dans </span><span style="font-style: italic; font-family:verdana;" >Twice in a lifetime</span><span style="font-family:verdana;">, son rôle est modeste et loin d'être le plus fouillé du film. Elle joue la fille cadette (Helen) d'un métallo (Harry Mackenzie interprété par Gene Hackman), décidé à ne pas passer le dernier tiers de sa vie dans la résignation conjugale et l'hypocrisie. Dans la séquence qui nous occupe, à la moitié du film, Harry, s'apprête à quitter le domicile familial pour sa nouvelle vie (il troque sa résidence suburbaine pour un petit appartement dans le centre de Seattle) et fait sa valise pour l'inédit. L'ambiance est pesante et un panoramique balaie les regards de chacun des enfants et des gendres rassemblés dans le salon. Tout le monde à la gorge trop serrée pour parler. Helen (qui comprend à défaut d'approuver le choix de son père) se lève, s'approche d'Harry, ferme les yeux en signe de douleur, de paix mais aussi de profonde affection filiale.</span><br /><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhzFdGLJMOrkgb1sqYHTcMkvw8AExA44Xs_oCa_CkxMzH7D-agv71P8TK3nGjF61zHJ_j6rTXMLla1ykGdVzm3TTZsbtlTja5Orqie-VZqmbB5jNVagGLR2jtK9lI_sIFQU8OU5-NOEFSQ/s1600/vlcsnap-2011-07-30-09h37m12s208.png"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 320px; height: 240px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhzFdGLJMOrkgb1sqYHTcMkvw8AExA44Xs_oCa_CkxMzH7D-agv71P8TK3nGjF61zHJ_j6rTXMLla1ykGdVzm3TTZsbtlTja5Orqie-VZqmbB5jNVagGLR2jtK9lI_sIFQU8OU5-NOEFSQ/s320/vlcsnap-2011-07-30-09h37m12s208.png" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5635104908936709714" border="0" /></a><br /><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhbqPZfC68ZV2cuZNTudIfa9gS9a-HFdCd7s8U-9hQAgUVA6vD3Nse8b-20YLU2FEdVzdlNSWPSvHl4iKs7lvOWBHN4TpQNNZi6Hje4G59BKgIJfpQVNlkinaja9mZURL-IRXXGNQtRsZI/s1600/vlcsnap-2011-07-30-09h38m41s66.png"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 320px; height: 240px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhbqPZfC68ZV2cuZNTudIfa9gS9a-HFdCd7s8U-9hQAgUVA6vD3Nse8b-20YLU2FEdVzdlNSWPSvHl4iKs7lvOWBHN4TpQNNZi6Hje4G59BKgIJfpQVNlkinaja9mZURL-IRXXGNQtRsZI/s320/vlcsnap-2011-07-30-09h38m41s66.png" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5635104918389108306" border="0" /></a><br /><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjSaW_RVNnX3R9xkXiAIEKd4HREicuMouXkXLy6fiHCzOdmlyyI4s02TsgjsGKI5JyQKuQQtP2YSHQrb28l-VK1BECnGI5vBcqWNQAo_PTkd0IBghNFnjWmfD9v8PW0m55Mx3xpQP0N1V0/s1600/vlcsnap-2011-07-30-09h39m00s246.png"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 320px; height: 240px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjSaW_RVNnX3R9xkXiAIEKd4HREicuMouXkXLy6fiHCzOdmlyyI4s02TsgjsGKI5JyQKuQQtP2YSHQrb28l-VK1BECnGI5vBcqWNQAo_PTkd0IBghNFnjWmfD9v8PW0m55Mx3xpQP0N1V0/s320/vlcsnap-2011-07-30-09h39m00s246.png" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5635105744334350034" border="0" /></a><br /><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiyl4Bw1eAKgUDjBSEJc1WMjrWCeBeHlKh6qMFpBwsgAz8XshdAw0LIku7ItxBVQ1S1-nCg-TJOdSuA5U8jaZb0_pux8RZVOA-laFy2hXfnZJ5vnY4vmpvjaeBMvDfd_lCw_FNOAKKcCa8/s1600/vlcsnap-2011-07-30-09h38m17s73.png"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 320px; height: 240px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiyl4Bw1eAKgUDjBSEJc1WMjrWCeBeHlKh6qMFpBwsgAz8XshdAw0LIku7ItxBVQ1S1-nCg-TJOdSuA5U8jaZb0_pux8RZVOA-laFy2hXfnZJ5vnY4vmpvjaeBMvDfd_lCw_FNOAKKcCa8/s320/vlcsnap-2011-07-30-09h38m17s73.png" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5635105754758293186" border="0" /></a><span style="font-family:verdana;">A moins d'être animé du plus parfait cynisme, je vous mets au défi de n'être pas secoué de sanglots spasmodiques sur votre canapé. Même succinctement, Ally confirmait ici cet incroyable potentiel auquel Hollywood hélas demeura presque totalement aveugle.<br />Pour plus de détails sur le film, lire <a href="http://memyselfandthemusic.blogspot.com/2011/07/still-loving-ally.html">ici</a>.<br /></span>Eric Aussudrehttp://www.blogger.com/profile/02937281154197288747noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-4423399892240900189.post-28893328251277467212011-07-27T03:05:00.000-07:002011-07-28T13:39:00.471-07:00The brood (David Cronenberg, 1979)<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjcIGu1xWZ23NAkYILVs0o5BjL5O998Y5cYV85wnTFZYKudGKf7XShnFjv4peNWadQIED5vJZxziiGQPCg6yPNY-bTN-JeAvCHerLw33Eai3yd6ePZZhVm5PPo2eu8ZI_K27Tn3qS5vsnAD/s1600/vlcsnap-2011-07-27-11h22m41s71.png"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 320px; height: 180px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjcIGu1xWZ23NAkYILVs0o5BjL5O998Y5cYV85wnTFZYKudGKf7XShnFjv4peNWadQIED5vJZxziiGQPCg6yPNY-bTN-JeAvCHerLw33Eai3yd6ePZZhVm5PPo2eu8ZI_K27Tn3qS5vsnAD/s320/vlcsnap-2011-07-27-11h22m41s71.png" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5633971762185912050" border="0" /></a><br /><span style="font-family:verdana;">* <span style="font-style: italic;">attention spoilers</span> *<br />Deux ans se sont écoulés depuis <a href="http://unsoirunplan.blogspot.com/2011/07/rabid-david-cronenberg-1977.html">Rabid</a>, deux ans qui voient Cronenberg passer de franc-tireur expérimental à cinéaste majeur. Musique (Howard Shore pour son premier film), cadrages, caractérisation des personnages, les progrès sont foudroyants. Dans sa critique (Positif n°227), François Ramasse parle d'un "scénario lacunaire" mais c'est justement une des raisons qui font que j'apprécie Chromosome 3. Cronenberg, en dépit d'une courte explication du Docteur Raglan (très convaincant Oliver Reed), néglige de nous donner le mode d'emploi du film, refusant de prendre le spectateur pour un attardé.</span><br /><span style="font-family:verdana;"> J'ai eu beaucoup de mal à sélectionner une séquence tant les images fortes abondent: Candy en plan large marchant dans la neige accompagnée de deux enfants "psychosplasmics", Nola dévoilant à Frank son bébé né par parthénogenèse , la même déchirant la poche du foetus mais le moment le plus terrifiant, c'est cette séquence alternée où Candy tente d'échapper à la portée (traduction littérale de "</span><span style="font-style: italic; font-family:verdana;" >brood</span><span style="font-family:verdana;">") meutrière tandis que Frank étrangle sa femme devenue une incontrôlable procréatrice de monstres. La violence qui émane de cette succession de plans aboutit à une catharsis particulièrement choquante : le corps sans vie de Nola répondant aux enfants anéantis sur le plancher du grenier. Cette fin flirte avec le règlement de comptes autobiographique tant le réalisateur de </span><span style="font-style: italic; font-family:verdana;" >Shivers</span><span style="font-family:verdana;"> à cette période-là de sa vie cherchait coûte que coûte à récupérer la garde de sa fille que lui contestait son ex-femme. Difficile en effet de ne pas voir dans le plan ci-dessus un écho des préoccupations de Cronenberg. Candy, terrorisée, agrippée par ces bras intrusifs et menaçants, c'est très certainement la métaphore de sa propre fille confrontée à la communauté sectaire (ou du moins ce qu'il pensait tel à l'époque) qui gravitait autour de Margaret Hindson. Cela dit, nul n'est besoin de connaître ces détails autobiographiques pour éprouver le terrible malaise engendré par ces scènes. Comme le maître canadien l'avouait à Serge Grûnberg, </span><span style="font-style: italic; font-family:verdana;" >"The brood</span><span style="font-family:verdana;">, C'est l'anti </span><span style="font-style: italic; font-family:verdana;" >Kramer vs Kramer" </span><span style="font-family:verdana;">. L'un se veut réaliste alors que tout y sonne toc et compassé. L'autre refuse l'apitoiement et le naturalisme et tout y est moderne et juste</span>Eric Aussudrehttp://www.blogger.com/profile/02937281154197288747noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-4423399892240900189.post-38782256554557041142011-07-23T07:00:00.000-07:002011-07-23T22:56:31.909-07:00Rabid (David Cronenberg, 1977)<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgnHjoPBgX7xBvAftb8sUBKQBMp7_qv6109fhrg94aevYkC78PhMuabB2qGFbIwmGZltQEiFx9Z1JRx5eC60luBBOpp73154AyvyupF3LW-tZtIUVwCgPhNtiUsD9Af7Ovu7yx1YLAju2em/s1600/vlcsnap-2011-07-23-15h49m12s104.png"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 320px; height: 180px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgnHjoPBgX7xBvAftb8sUBKQBMp7_qv6109fhrg94aevYkC78PhMuabB2qGFbIwmGZltQEiFx9Z1JRx5eC60luBBOpp73154AyvyupF3LW-tZtIUVwCgPhNtiUsD9Af7Ovu7yx1YLAju2em/s320/vlcsnap-2011-07-23-15h49m12s104.png" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5632548064399332802" border="0" /></a><span style="font-family:verdana;">Amusant clin d'oeil de David Cronenberg au mitan de son second film commercial, </span><a style="font-family: verdana;" href="http://eightdayzaweek.blogspot.com/2009/05/quel-film-avons-nous-vu-ce-jour_03.html"><span style="font-style: italic;">Rabid</span></a><span style="font-family:verdana;">. Rose se promène dans les rues de Montréal lorsqu' apparaît sur sa droite une affiche de Carrie de Brian de Palma avec Sissy Spacek. Au départ, la texane rouquine avait été envisagée pour incarner l'insatiable suceuse de sang mais la production n'était pas chaude (son accent plus encore que ses tâches de rousseur joua contre elle). Ivan Reitman suggéra alors Marylin Chambers qui, à l'époque, n'avait pas encore tourné de films non pornographiques. Cronenberg, qui n'avait pas vu </span><span style="font-style: italic; font-family:verdana;" >Behind the green door</span><span style="font-family:verdana;">, était ravi à l'idée d'utiliser une actrice à la fois parfaite "</span><span style="font-style: italic; font-family:verdana;" >girl next door</span><span style="font-family:verdana;">" (n'avait-elle pas été l'égérie de </span><span style="font-style: italic; font-family:verdana;" >Procter&Gamble</span><span style="font-family:verdana;"> pour la campagne </span><span style="font-style: italic; font-family:verdana;" >Ivory snow</span><span style="font-family:verdana;">) et en même temps peut-être pas </span><span style="font-style: italic; font-family:verdana;" >99 and 44/100 % pure</span><span style="font-family:verdana;"> comme le suggérait la publicité pour le fameux savon. Chambers s'avéra être un excellent choix même si Spacek devait entretemps devenir la reine du film d'horreur grâce à sa performance de </span><span style="font-style: italic; font-family:verdana;" >Queen prom</span><span style="font-family:verdana;"> malgré elle. Dans un film terriblement froid (la façade en briques grisâtres de la clinique de chirurgie esthétique, les arbres dépouillés de feuille, la musique d'Ivan Reitman) où chacun des personnages semble désincarné ( Hart, le petit ami de Rose ne s'exprime que par onomatopées, le chirurgien insiste pour ne parler que de thérapie), elle apporte à son rôle une vitalité morbide, si tant est qu'on puisse utiliser cet oxymore, absolument épatante. Le martyre que Cronenberg fait subir à sa chair (d'une toute autre nature évidemment que celui subi dans </span><span style="font-style: italic; font-family:verdana;" >BTGD</span><span style="font-family:verdana;">) fait naître des visions qui pour être terrifiantes n'en sont pas moins parfaitement fascinantes. Difficile par exemple de ne pas succomber au trouble engendré par la vision d'un énorme dard phallique surgissant dessous l'aisselle gauche de Marylin Chambers.</span><br /><span style="font-family:verdana;">Le plan ci-dessus va d'ailleurs sans doute au delà du clin d'oeil pour cinéphiles, associant au corps en mutation de Rose sans cesse agité de spasmes sanguinaires le corps déréglé de Carrie saisi frénétiquement de pulsions meurtrières.</span>Eric Aussudrehttp://www.blogger.com/profile/02937281154197288747noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-4423399892240900189.post-69684690004044745642011-07-15T13:40:00.000-07:002011-07-17T23:00:28.210-07:00Misfits (saison 1, épisode 2)<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEilgwMNnN4CO2COqYrz_fKgvvH5jVuDmHDwqRAZu5p1JE79sWaSTSa3VHoti0s3A1ZF29rMisCSNpO-Ns8QIOpom4X2HV7y42PFbgGHE9gNtWDnY0yJvcysqSo4upG_232b0IjoBM1GP-Qj/s1600/vlcsnap-537277.png"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 320px; height: 181px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEilgwMNnN4CO2COqYrz_fKgvvH5jVuDmHDwqRAZu5p1JE79sWaSTSa3VHoti0s3A1ZF29rMisCSNpO-Ns8QIOpom4X2HV7y42PFbgGHE9gNtWDnY0yJvcysqSo4upG_232b0IjoBM1GP-Qj/s320/vlcsnap-537277.png" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5629689773776799762" border="0" /></a><br /><span style="font-family:verdana;">*attention <span style="font-style: italic;">spoilers</span>*</span><br /><span style="font-family:verdana;">Il y a dans le deuxième épisode de Misfits une séquence étonnante qui, à elle seule, suffit à justifier l'engouement pour cette série britannique originale. Nathan, le héros de la série, est un petit délinquant effectuant des travaux d'intérêt général en compagnie de quelques zozos de son acabit. La foudre les surprend et confère à chacun d'eux un super pouvoir (ce que chacun découvre dans l'épisode initial à l'exception de Nathan). Dans le second épisode, Nathan et ses "collègues" sont chargés d'égayer le thé dansant de pensionnaires d'une maison de retraite. Nathan fricote avec l'une des employées de cet établissement et se retrouve, après quelques péripéties dans son lit. Jusque-là, rien que de très banal. Mais cette jeune employée, au demeurant fort jolie, a elle aussi connu les affres de la foudre et s'avère en fait une sympathique octogénaire à qui l'orage a permis de renouer par intermittences avec ses jeunes années. En plein transport, Nathan découvre qu'il est chevauché non par une affriolante blondinette mais une femme d'un âge respectable. Cette image, même si elle apparaît très furtivement, d'une octogénaire se livrant à des ébats est suffisamment exceptionnelle pour attirer toute notre attention. La nudité et la sexualité des vieux est l'un des derniers tabous de notre société et qu'une série, à priori destinée à un public d’adolescents et de jeunes adultes s'y colle (même brièvement) m'a semblé relativement audacieux. De plus, et la photo l'atteste, il ne s'agit pas de plans cachant avec tact les ravages de l'âge (ce n'est ni Charlotte Rampling dans </span><span style="font-style: italic; font-family:verdana;" >Vers le sud</span><span style="font-family:verdana;"> ni Bulle Ogier dans </span><span style="font-style: italic; font-family:verdana;" >Les petits ruisseaux</span><span style="font-family:verdana;">). Non, les plis, les rides sautent au visage et, Nathan lui-même, face à cette vision pour le moins surprenante, préfère abandonner la partie et aller se cacher dans les toilettes. Me vint alors à l'esprit les mots de Houellebecq s'insurgeant dans </span><span style="font-style: italic; font-family:verdana;" >La possibilité d'une île</span><span style="font-family:verdana;"> contre le cinéma de Larry Clark et sa société de "</span><span style="font-style: italic; font-family:verdana;" >kids définitifs</span><span style="font-family:verdana;">". "</span><span style="font-style: italic; font-family:verdana;" >Dans le monde moderne, on pouvait être échangiste, bi, trans, zoophile, SM, mais il était interdit d'être vieux</span><span style="font-family:verdana;">". Ce qu'il y a de beau dans cette scène, c'est la vision d'un désir féminin qui va au delà de la date limite que le cinéma ou la télévision lui assigne d'habitude. Cette femme, en plein syndrome de Jocaste, profite du super pouvoir (et quel super pouvoir !) qui lui a été octroyé pour séduire un "beau gosse" qu'elle imagine plein d'ardeur (elle sera d'ailleurs légèrement déçue sur ce point) et jouir à nouveau. Cette revendication et sa représentation font passer un vrai souffle émancipateur dans le cadre formaté des séries télévisées. Alors, bien sûr, à la fin de l'épisode, la volcanique retraitée aura retrouvé son fauteuil et ses pantoufles et Nathan, rassuré, pourra lui passer une main bienveillante dans les cheveux. Mais avant que tout ne rentre dans l'ordre, un trouble, un frisson sera passé qu'on est pas près d'oublier.</span>Eric Aussudrehttp://www.blogger.com/profile/02937281154197288747noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-4423399892240900189.post-6291134559108375562011-04-26T07:20:00.000-07:002011-04-26T23:29:45.531-07:00Miracle on 34th street (George Seaton, 1947)<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiRV7xFZ2TRghiY2d-YCiyceTJXzo6jimWeYD30roqGu98f6zBuNL9-cMQYteAx7KryV_stHKsSbTITAjrevwBUuXHiALEkcd1ex8J0IJXCyOdQ8AJfcYR963zc70YSfW2oqmsMdfot74la/s1600/miracle.jpg"><img style="display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center; cursor: pointer; width: 320px; height: 240px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiRV7xFZ2TRghiY2d-YCiyceTJXzo6jimWeYD30roqGu98f6zBuNL9-cMQYteAx7KryV_stHKsSbTITAjrevwBUuXHiALEkcd1ex8J0IJXCyOdQ8AJfcYR963zc70YSfW2oqmsMdfot74la/s320/miracle.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5599899298817053906" border="0" /></a><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgUW6GPD9m9oTxvnhz9vz6B78o738k7L-4KbZvXREjvdLcve_8qI6l-aEZvYwHhxnWapuIYJOmvo8XT4hLkn74ruRkPSAOM5f_KiJkjsQa7bYGQm97kSuZvfg_pcsRuGYYoJeTEgpVMLIkq/s1600/vlcsnap-130859.png"><img style="display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center; cursor: pointer; width: 320px; height: 240px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgUW6GPD9m9oTxvnhz9vz6B78o738k7L-4KbZvXREjvdLcve_8qI6l-aEZvYwHhxnWapuIYJOmvo8XT4hLkn74ruRkPSAOM5f_KiJkjsQa7bYGQm97kSuZvfg_pcsRuGYYoJeTEgpVMLIkq/s320/vlcsnap-130859.png" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5599899295847079266" border="0" /></a><br /><span style="font-family:verdana;">Pas la peine de biaiser sur ce coup-là ! Je me suis fait avoir comme un bleu !</span><br /><span style="font-family:verdana;">Même si la magie de noël au cinéma a plutôt tendance à me déprimer, </span><span style="font-style: italic;font-family:verdana;" >Miracle sur la trente-quatrième rue</span><span style="font-family:verdana;"> visionné par une belle journée ensoleillée d'avril m'a donné une sacré pêche. Le film a beau fourmiller de détails déplaisants (l'avocat de Kris Kringle (</span><span style="font-style: italic;font-family:verdana;" >Santa Claus</span><span style="font-family:verdana;">) n'hésite pas à faire témoigner le fils du District Attorney pour discréditer son adversaire mettant la parole de l'enfant au dessus de celle de l'adulte; </span><span style="font-style: italic;font-family:verdana;" >Macy's </span><span style="font-family:verdana;">(le grand magasin où Mr Kringle est employé) ne défend son père noël que parce qu'il est une affaire rentable), il n'en est pas moins parfaitement rythmé et très plaisant à suivre. La responsabilité principale en incombe à une distribution de premier ordre où brille avant tout l'oscarisé Edmund Gwenn en père noël à la remarquable conscience professionnelle (il n'hésite pas à se faire tirer la barbe pour montrer qu'il est vraiment Santa Claus). Il est aussi pertinent dans ce rôle qu'en prof de philo désabusé dans </span><span style="font-style: italic;font-family:verdana;" >Apartment for Peggy</span><span style="font-family:verdana;"> (un an plus tard et toujours sous la direction du même George Seaton). Je me demande si dans son contrat, il n'était pas stipulé qu'il ne devait tourner qu'avec de jeunes et jolies starlettes puisqu'après Maureen O'Hara, il sera le partenaire de Jeanne Crain et Lana Turner (excusez du peu!). Je m'en voudrais de ne pas dire un mot de Natalie Wood (8 ans et déjà son cinquième film) qui en petite fille sceptique et finaude est proprement irrésistible (9 ans plus tard, ce sera une autre paire de manche). Il faut absolument la voir retrousser son petit nez en signe d'incrédulité lorsque Kris Kringle lui demande si elle croit encore au père noël.</span>Eric Aussudrehttp://www.blogger.com/profile/02937281154197288747noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-4423399892240900189.post-18503192901881687122011-04-23T22:55:00.000-07:002011-04-24T02:17:35.070-07:00Far From Heaven (Todd Haynes, 2002)<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiMYPFtuaM-P_BEjWJfcPG3pCbhZxMng8PX36wzblBA_645SFREXdbxpUdaehGNT344GUj36sTrAnJs7C2Q-GZy1UbdWTYvYuUtSzYHVf-S-g6jIYNLXzzthyphenhyphenK0ja6oXTnFy9CAqCK7zfgM/s1600/vlcsnap-72954.png"><img style="display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center; cursor: pointer; width: 320px; height: 180px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiMYPFtuaM-P_BEjWJfcPG3pCbhZxMng8PX36wzblBA_645SFREXdbxpUdaehGNT344GUj36sTrAnJs7C2Q-GZy1UbdWTYvYuUtSzYHVf-S-g6jIYNLXzzthyphenhyphenK0ja6oXTnFy9CAqCK7zfgM/s320/vlcsnap-72954.png" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5599054472065215346" border="0" /></a><br /><span style="font-family:verdana;">Cathy, <span style="font-style: italic;">desperate housewife</span> du Connecticut vient de perdre son foulard. Elle fait le tour de la maison lorsqu'elle est surprise par son jardinier, Raymond, le foulard à la main. L'image est admirablement composée, avec cet arbre au milieu qui impose une frontière à nos deux protagonistes. Et en même temps, le foulard au premier plan, c'est la promesse d'un rapprochement, le négatif de ce tronc qui clive. La robe fauve de Cathy s'intègre à merveille dans ce décor automnal et trouve un écho sur la chemise du jardinier. Tous les éléments sont désormais en place, le (mélo)drame peut commencer.<br />Mes amis de gauche diront peut-être que mon goût pour les figures de sacrifice tire ses origines d'une tendance bourgeoise à la résignation, du refus de secouer l'ordre établi, bref d'une inappétence marquée pour les confrontations, quelle qu'elles soient. Je me livrais à cette réflexion à la vision des efforts désespérés de Cathy Whitaker pour maintenir la façade sociale et l'unité de la cellule familiale en dépit d'un mari "inverti" et d'une attirance pour son jardinier afro-américain. D'emblée, Cathy rejoint la galerie de mes personnages de fiction préférés aux côtés de James Stevens (</span><span style="font-style: italic;font-family:verdana;" >The Remains of the day</span><span style="font-family:verdana;">), de Newland Archer (</span><a style="font-family: verdana;" href="http://memyselfandthemusic.blogspot.com/2010/07/age-of-innocence.html"><span style="font-style: italic;">The age of innocence</span></a><span style="font-family:verdana;">) et de sa quasi-jumelle, Carry Scott (</span><span style="font-style: italic;font-family:verdana;" >All that heaven allows</span><span style="font-family:verdana;">). Il faut dire qu'elle est magnifiée par l'éblouissant travail d' Edward Lachman, le chef-opérateur, qui utilisa pour le film les mêmes filtres que pour les mélodrames <span style="font-style: italic;">fifties</span> de Douglas Sirk. Hommage ? Pastiche ? Film-karaoké ? Je ne sais quel terme choisir tant les références à l' oeuvre du maître de Hambourg et en particulier à </span><span style="font-style: italic;font-family:verdana;" >Tout ce que le ciel permet </span><span style="font-family:verdana;">abondent. Même cadre (une petite ville de nouvelle Angleterre), même nombre d'enfants, même meilleure amie à la fois compréhensive et normative, même prénom pour la pimbêche malveillante (Mona), même plan d'ouverture et de fin et bien sûr même activité professionnelle pour l'être aimé (jardinier). Et j'en oublie évidemment beaucoup. Seul le personnage de Frank, le mari homosexuel ne me semble pas faire écho à l' œuvre de Sirk (quoique Rock Hudson...) mais en 1955, le code Hays restait largement en vigueur (quoiqu'Antoninus dans Spartacus ...). Il est d'ailleurs amusant de constater que c'est lorsque Todd Haynes s'éloigne de son modèle pour adopter une approche plus réaliste qu'il intéresse le moins (le coup de fil de Cathy pour adhérer à la Naacp, Eisenhower à la télé). Mais pour l'essentiel, Haynes réussit parfaitement son pari qui est de faire non un film de plus sur les années 50 mais un véritable film des années 50 (et le choix de la <a href="http://open.spotify.com/track/1K7PWs2YyqFULagTluDAR7">partition</a> d' Elmer Bernstein plutôt qu'un </span><span style="font-style: italic;font-family:verdana;" >soundtrack fifties</span><span style="font-family:verdana;"> illustre bien cette volonté artistique).</span>Eric Aussudrehttp://www.blogger.com/profile/02937281154197288747noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-4423399892240900189.post-71998046404045542112011-04-10T07:43:00.000-07:002011-04-10T13:47:20.117-07:00The privates lives of Elizabeth and Essex (Michael Curtiz, 1939)<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhfK5uH1zJaUR2VV59PPuc8oG8ME6p-_FtMLrfnrvlxm2d9cLUIpnkMkG5jx1YNYaWH98L-6Z2pqO-Alg8m2Ic1Yux5rMSMY0B3PuvXeOId2MVkVW-akuQkwNe06l3lPYpWahp_Nn6cyO-n/s1600/936full-the-private-lives-of-elizabeth-and-essex-photo.jpg"><br /></a><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgNgPWNcPoead9yn7qbtSKO0OFk30KeBrVC_Tco3tREKV_6ePtxhk_AkGxnE08-mA01VDAS2pN__ozAZalsJ5rjgu9gmCDEst7-0GUW9FTgTTqCpofFoJJY7B-Sm3Pyh2Qmq9P62SNq7ely/s1600/vlcsnap-2011-04-10-16h30m24s46.png"><img style="display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center; cursor: pointer; width: 320px; height: 240px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgNgPWNcPoead9yn7qbtSKO0OFk30KeBrVC_Tco3tREKV_6ePtxhk_AkGxnE08-mA01VDAS2pN__ozAZalsJ5rjgu9gmCDEst7-0GUW9FTgTTqCpofFoJJY7B-Sm3Pyh2Qmq9P62SNq7ely/s320/vlcsnap-2011-04-10-16h30m24s46.png" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5593967213618969506" border="0" /></a><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgXA7qW02zezXC8LNTVwCzC_yJQn_EAfw2P-NGK2swrCSchaUD-yfMozlN97LOgHfeVovjs5YDzHVDYmCs6y5QojCj7r1W0UqS10ZzwfUTl1_t3EsodfeUSchERCcS3Iwk_pI4E5MsVZhKq/s1600/vlcsnap-2011-04-10-16h29m15s85.png"><img style="display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center; cursor: pointer; width: 320px; height: 240px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgXA7qW02zezXC8LNTVwCzC_yJQn_EAfw2P-NGK2swrCSchaUD-yfMozlN97LOgHfeVovjs5YDzHVDYmCs6y5QojCj7r1W0UqS10ZzwfUTl1_t3EsodfeUSchERCcS3Iwk_pI4E5MsVZhKq/s320/vlcsnap-2011-04-10-16h29m15s85.png" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5593967198929263874" border="0" /></a><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhCG_G7qLEj_V1jdEgr3DojPM_foNe5m4pVFY535A9Sv54VSK_qE_UczUIURYbbedR9lhsXRQHB0MKRbF92roRjgUqMS46F8dmLbmDpHGWjeDUkpwf-N3rzzwrVOKA0JSZ7WEk8DcDs8lza/s1600/vlcsnap-2011-04-10-16h28m53s125.png"><br /></a><span style="font-family:verdana;">De toutes les collaborations entre le Hongrois irascible et le Diable de Tasmanie, celle-ci apparaît avec le temps comme la plus difficile à encaisser. <a href="http://eightdayzaweek.blogspot.com/2007/11/la-vie-prive-delizabeth-dangleterre.html">Le film</a> souffre en effet de deux défauts rédhibitoires. D'une part, l'absence totale d'évolution des personnages entre le début et la fin du film (Elizabeth ne bouge pas d'un iota quant à sa conception du pouvoir (en gros "je suis la seule à pouvoir incarner mon pays alors que vous, bandes d'intrigants ne pensez qu'à votre pomme") et Essex veut bien épouser la reine à la seule condition d'exercer réellement le pouvoir). Ces deux-là sont de vraies têtes de mule qui préfèrent passer sur le billot plutôt que de se dédire. L'autre problème du film relève de la tromperie sur la marchandise. Sur l'affiche américaine (voir ci-dessous), on voit clairement Flynn défourailler sa rapière. Or, <a href="http://unsoirunplan.blogspot.com/2011/02/adventures-of-robin-hood-william.html">notre </a></span><a href="http://unsoirunplan.blogspot.com/2011/02/adventures-of-robin-hood-william.html"><span style="font-style: italic;font-family:verdana;" >swashbuckler</span></a><span style="font-family:verdana;"><a href="http://unsoirunplan.blogspot.com/2011/02/adventures-of-robin-hood-william.html"> adoré</a> n'utilise son épée qu'à la toute fin du film et encore, c'est uniquement pour la briser sur ses cuisses afin d'exprimer sa colère face à la félonie de la reine. Certes, on voit bien à un moment Essex guerroyer en Irlande mais Flynn, noyé sous les fumigènes (il fallait que ça suinte le marécage) est autant perdu que le spectateur. Le film se limite donc pour l'essentiel à d'interminables joutes oratoires entre la reine et son inflexible amant . Le texte est brillant mais on sent Curtiz et encore plus Flynn engoncés dans des vêtements qui ne sont pas à leur taille. Le tournage fut d'ailleurs pour l'australien une véritable torture et pas uniquement parce qu'il devait embrasser Bette Davis, Bette Davis dont le maquillage ferait passer celui de Boris Karloff dans <span style="font-style: italic;">Frankenstein</span> pour un léger repoudrage. Non, le supplice, c'était d'apprendre des tirades toutes plus longues les unes que les autres. Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'apprendre du texte n'a jamais été le point fort de Flynn. D'autant plus lorsqu'on a en face de soi une partenaire qui vous méprise et qui vous croit juste bon à crier "<span style="font-style: italic;">à l'abordage</span>" sur un vaisseau pirate.</span><br /><span style="font-family:verdana;">Dans </span><span style="font-style: italic;font-family:verdana;" >My wicked, wicked ways</span><span style="font-family:verdana;">, Flynn a des mots peu amènes sur </span><span style="font-style: italic;font-family:verdana;" >Miss Bette Davis</span><span style="font-family:verdana;"> comme il l'appelle et donne des détails savoureux sur le tournage du film et notamment de la scène ci-dessus où Essex après avoir refusé le poste honorifique que lui confie la reine, prend congé d'elle en lui tournant le dos (ce qui est de la plus grande inconvenance). Elizabeth se lève alors de son trône et lui administre une terrible gifle. Laissons ensuite la parole au bel Errol : "</span><span style="font-style: italic;font-family:verdana;" >She had lifted one of her hands, heavy with those Elizabethan rings, and Joe Louis himself couldn't give a right hook better than Bette hooked me with. My jaw went out.</span><span style="font-family:verdana;"> " Flynn, vert de rage, lui fait comprendre que si elle récidive pour la deuxième prise, il se fera un plaisir de lui répliquer avec la même force. Bette fit semblant de ne pas comprendre mais à la deuxième prise, Flynn écrit : " </span><span style="font-style: italic;font-family:verdana;" >She did it in the most beautifully technical way. Her hand came just delicately to the side of my nose, missing by a fraction of an inch. I don't even believe she touched me, but I could feel the wind go by my face, and it looked technically perfect</span><span style="font-family:verdana;">."</span><br /><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhfK5uH1zJaUR2VV59PPuc8oG8ME6p-_FtMLrfnrvlxm2d9cLUIpnkMkG5jx1YNYaWH98L-6Z2pqO-Alg8m2Ic1Yux5rMSMY0B3PuvXeOId2MVkVW-akuQkwNe06l3lPYpWahp_Nn6cyO-n/s1600/936full-the-private-lives-of-elizabeth-and-essex-photo.jpg"><img style="display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center; cursor: pointer; width: 320px; height: 247px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhfK5uH1zJaUR2VV59PPuc8oG8ME6p-_FtMLrfnrvlxm2d9cLUIpnkMkG5jx1YNYaWH98L-6Z2pqO-Alg8m2Ic1Yux5rMSMY0B3PuvXeOId2MVkVW-akuQkwNe06l3lPYpWahp_Nn6cyO-n/s320/936full-the-private-lives-of-elizabeth-and-essex-photo.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5593981640319136322" border="0" /></a>Eric Aussudrehttp://www.blogger.com/profile/02937281154197288747noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-4423399892240900189.post-47995964288922794492011-04-04T11:37:00.000-07:002011-04-06T05:08:20.758-07:00Corps à coeur (Paul Vecchiali, 1979)<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjc9mBlWsO1bYTA7LsD-9majihOCl6Iag55EvE-kO9ylCV3gW_CtiWMj3TcDuLzTbK0HpjR7PXca3oBUICpK0H-Y9qUh4nG-9AHCYML5m6UuntxScXerZd8mel8JRZq1wFAR-XvS7DTPdkA/s1600/vlcsnap-514569.png"><img style="display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center; cursor: pointer; width: 320px; height: 192px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjc9mBlWsO1bYTA7LsD-9majihOCl6Iag55EvE-kO9ylCV3gW_CtiWMj3TcDuLzTbK0HpjR7PXca3oBUICpK0H-Y9qUh4nG-9AHCYML5m6UuntxScXerZd8mel8JRZq1wFAR-XvS7DTPdkA/s320/vlcsnap-514569.png" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5591800342286593458" border="0" /></a><span style="font-family:verdana;">Un électrophone dans un appartement modeste à Bicêtre. Le disque sur la platine, c'est le Requiem de Fauré par André Cluytens. La musique qui monte dans la pièce, c'est le </span><a style="font-family: verdana;" href="http://open.spotify.com/track/4OYvRFHwZpYt6qE7BAWxt1">Sanctus</a><span style="font-family:verdana;">. Sur le plan suivant, après un léger panoramique, on voit un homme(Nicolas Silberg) , la trentaine, effondré parce que la femme qu'il aime, Jeanne (Hélène Surgère, disparue il y a une semaine) se refuse à lui. Ce qu'il y a d'incroyablement fort dans cette séquence, c'est la contradiction entre la musique qui évoque une "délivrance heureuse", un dialogue serein entre vivants et défunts et la passion aliénante que vit le garagiste pour la pharmacienne. Contradiction qui est au cœur même du projet du film; oscillant entre réalisme poétique (toutes les scènes dans la ruelle, pas mes préférées) et mélodrame flamboyant (l'escapade en Provence et la fin, où l'Amour côtoie la mort à la manière d'un opéra (admirable!)), </span><span style="font-style: italic;font-family:verdana;" >Corps à cœur</span><span style="font-family:verdana;"> bouscule les codes du cinéma romanesque et même du cinéma tout court en multipliant les inserts (Jeanne apparaît en permanence à Pierre au point de l'aveugler) et les faux raccords (accompagnant le vertige des deux amants). Film d'amour fou, de la soif d'absolu à la déchéance, </span><span style="font-style: italic;font-family:verdana;" >Corps à cœur</span><span style="font-family:verdana;"> est un antidote imparable aux fades histoires sentimentales qui très souvent encombrent les écrans et qui, elles, se terminent toujours bien !<br />Et aussi, quasi synchrone, <a href="http://films.nonutc.fr/2011/04/06/corps-a-coeur-paul-vecchiali-1978/">cet avis éclairé !</a><br /></span>Eric Aussudrehttp://www.blogger.com/profile/02937281154197288747noreply@blogger.com2